Titre : L’offre de démission différée aux fonctionnaires fédéraux américains : un piège à éviter selon les syndicats
Depuis le 29 janvier dernier, les 2,4 millions de salariés des agences fédérales américaines ont reçu une offre surprise de la part du gouvernement : une « démission différée » leur permettant de démissionner immédiatement tout en continuant à percevoir leur salaire et leurs avantages sociaux jusqu’au 30 septembre 2025. Une proposition qui aurait du ébranler les fonctionnaires fédéraux, déjà angoissés par les menaces de purge promise par le président Donald Trump.
Selon les informations, les employés auraient jusqu’au 6 février pour accepter ou refuser cette offre. Cependant, les syndicats américains affirment que ces indemnités ne sont pas forcément garanties, et que les fonctionnaires ne devraient pas se fier à cette offre.
Les premiers résultats sont alarmants. Selon CNN, environ 20.000 fonctionnaires ont déjà démissionné, soit environ 0,8% de l’ensemble des employés fédéraux. Le quotidien The Wall Street Journal évoque un chiffre plus élevé, de 40.000, soit environ 1,7% des effectifs. Même si ces chiffres semblent modestes, ils ne font pas rire les responsables de l’administration qui prévoient des licenciements massifs pour les personnes qui n’acceptent pas les « démissions différées ».
Mais un juge américain a suspendu ce plan de départ, jeudi. Les syndicats de l’administration américaine ont saisi le tribunal fédéral du Massachusetts pour demander un report de la date limite du 6 février, estimant que ces offres de démission enfreignent la loi.
Elon Musk, patron de Tesla et nommé par Donald Trump à la tête du ministère de l’efficacité gouvernementale, estime que 5 à 10% des effectifs démissionneront, ce qui pourrait permettre de réaliser des économies de l’ordre de 100 milliards de dollars. Cependant, les syndicats estiment que les employés n’ont reçu aucune garantie qu’ils recevront les avantages que le programme prétend offrir.
« Nous ne laisserons pas nos membres devenir les victimes de cette escroquerie », a dénoncé la présidente de la Fédération américaine des employés du gouvernement (AFGE), Everett Kelley, dans un communiqué publié ce mardi 4 février. L’agence gouvernementale des ressources humaines indique également que les salariés pourraient ne pas recevoir ces indemnités s’ils décidaient d’attaquer leur employeur en justice, selon la BBC.
Les fonctionnaires fédéraux américains sont dans une situation complexe. Si ils acceptent l’offre de démission différée, ils risquent de ne pas obtenir les avantages qu’ils attendent. Si ils refusent, ils risquent de perdre leur emploi et de ne pas avoir d’autre choix que de vivre avec une petite pension. Le gouvernement prétend réduire la taille de la bureaucratie fédérale et diminuer les dépenses publiques américaines, mais les syndicats estiment que cela ne changera rien et que les employés seront simples victimes de cette réorganisation.
Les employés fédéraux américains sont donc dans une situation angoissante, entre la crainte de la purge promise par le président et la peur de ne pas obtenir les avantages attendus. Seuls le temps et les suites judiciaires pourraient apporter une réponse à ces questions. Mais pour l’instant, il est clair que les fonctionnaires fédéraux américains sont dans une situation très complexe et très incertaine.