Manifestation massive jeudi devant le Parlement géorgien à Tbilissi, contre la loi sur la «transparence de l’influence étrangère» adoptée en deuxième lecture par le Parlement géorgien et défendue par le parti de l’oligarque Bidzina Ivanichvili.
Tbilissi a été le théâtre d’une des plus grandes manifestations de son histoire depuis son indépendance en 1991. Malgré des décennies tumultueuses marquées par le séparatisme, la guerre, la révolution et les crises politiques, les Géorgiens se sont mobilisés en masse mercredi soir contre le projet de loi controversé. En effet, dès l’annonce de l’adoption en deuxième lecture de la loi sur la «transparence de l’influence étrangère», des milliers de citoyens ont convergé vers le Parlement, sur l’avenue Roustaveli. La manifestation a rassemblé environ 80 000 personnes, un chiffre impressionnant pour un pays de 3,7 millions d’habitants.
Les manifestants sont venus équipés de masques pour se protéger des gaz lacrymogènes, démontrant ainsi leur détermination après trois semaines de mobilisation quotidienne. De plus en plus de Géorgiens rejoignent le mouvement, provenant même des régions pour se joindre à la contestation à Tbilissi. Un des manifestants a déclaré : « Le gouvernement va recevoir ce qu’il mérite, une foule encore plus nombreuse qui ne rentrera chez elle qu’après le retrait de cette putain de loi russe ».
Cette mobilisation témoigne de la colère et de l’opposition populaire face à un texte perçu comme une menace à la liberté d’expression et une interférence dans les affaires intérieures du pays. La loi sur la « transparence de l’influence étrangère » vise à renforcer le contrôle de l’ingérence étrangère dans les affaires géorgiennes, suscitant de vives critiques de la part de l’opposition et de la société civile.
Le mouvement de contestation gagne en dynamisme et en diversité, rassemblant des citoyens de tous âges et de toutes origines sociales. La mobilisation pacifique mais déterminée montre la volonté du peuple géorgien de défendre ses libertés et de s’opposer à toute forme de censure ou de restriction de la démocratie.
Le gouvernement géorgien est confronté à une crise politique majeure, exacerbée par la répression policière et les tentatives de museler la contestation. Les autorités tentent de minimiser l’ampleur des manifestations et de discréditer les manifestants en les qualifiant d’agents de l’étranger.
Pourtant, la mobilisation citoyenne ne faiblit pas, bien au contraire. Les manifestants restent déterminés à faire entendre leur voix et à obtenir le retrait de la loi controversée. La pression populaire s’intensifie, mettant le gouvernement face à un dilemme : écouter la voix du peuple ou persister dans une politique répressive et autoritaire.
La Géorgie est à un tournant de son histoire, où les citoyens se mobilisent pour défendre leurs droits et leurs libertés fondamentales. La manifestation de jeudi devant le Parlement marque un moment crucial dans la lutte pour la démocratie et la justice en Géorgie. Les prochains jours seront décisifs pour l’avenir du pays et pour le respect des valeurs démocratiques.