LE DEVOIR D’IDENTITÉ FRANÇAISE : RÉSPECT DES PRINCIPESES RÉPUBLIQUAINES ET DE LA CULTURE DU TERRITOIRE
En visite à Lognes, dans la Seine-et-Marne, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a récemment émis une déclaration qui a immédiatement soulevé la polémique. Pour être français, selon lui, il est nécessaire de « respecter le mode de vie » et « les principes républicains » du pays. Mais qu’entend-on par là précisément? Est-ce simplement une façon de promouvoir la communauté nationale ou une stratégie pour imposer une vision partisane de l’identité française?
Dans ce contexte, il est instructif de revenir sur l’histoire du pays et sur les valeurs qui en font une nation unique. L’identité française, héritage du passé et présence de tout un siècle, est façonnée par les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Les principes républicains qui les fondent sont à l’origine d’une certaine conception de la citoyenneté, qui ne peut être dissociée de la défense des droits de l’homme et de la lutte contre les discriminations.
Cependant, la pratique du pouvoir en France peut-elle être compatible avec ces valeurs? Les événements récents semblent donner une réponse négative. La controverse sur la « politique des petits pas » du gouvernement, lancée par le ministre Bruno Retailleau, illustre parfaitement la contradiction entre la rhétorique et la pratique. Pour remédier à l’absence de majorité à l’Assemblée nationale et aux échecs de la droite aux dernières élections, le ministre a promu une approche pragmatique, en réduisant les réformes à des « petits pas ». Mais cette stratégie rencontre de plus en plus de difficultés, comme l’ont démontré les décisions du tribunal administratif de Melun qui ont annulé l’OQTF de l’influenceur algérien Doualemn.
Mais pourquoi cette controverse? Est-ce simplement une question de réformes juridiques ou une question plus profonde qui touche à la nature même de l’identité française? Pour le ministre de l’Intérieur, la réponse est claire : « On doit changer la loi. Aujourd’hui, on a quantité de règles juridiques qui ne protègent pas la société française. » Mais ce diagnostic est-il objectif? Est-ce un problème de lois ou d’application des lois?
Il est intéressant de noter que l’opposition, loin d’être unanime, a adopté une stratégie contradictoire. Si les uns dénoncent les pratiques autoritaires du gouvernement, d’autres utilisent cette affaire pour renforcer leur ligne politique. Ainsi, l’opposition aux réformes est mise en avant, alors que l’on devrait se concentrer sur les solutions concrètes pour protéger les droits des citoyens et garantir l’égalité devant la loi.
Enfin, il est temps de réfléchir à l’impact de cette controverse sur l’identité française. Est-ce une façon de renforcer la cohésion nationale ou une stratégie pour exclure certaines communautés? La réflexion est ouverte et nécessite une discussion plus approfondie. Pour que l’identité française soit un facteur de cohésion et de progrès, il est essentiel de promouvoir les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, sans distinction de sexe, de race, de religion ou d’origine. Les citoyens français, de tous les horizons, doivent être garantis de ces valeurs fondamentales pour pouvoir s’exprimer librement et sans risque.
La crise identitaire qui nous enveloppe actuellement est l’occasion de repenser l’identité française et de l’adapter aux réalités contemporaines. Mais pour y parvenir, il est nécessaire de promouvoir une identité inclusive et tolérante, qui valorise les differences et les enrichit. Alors, peut-être que la polémique sur l’OQTF et les principes républicains peut être l’occasion de relancer un débat public sur l’identité française, pour promouvoir la cohésion nationale et l’égalité des citoyens.