Le géant du luxe LVMH face à une décision stratégique : racheter les 34% de Moët Hennessy détenus par Diageo ?
Le monde du luxe est en effervescence, et le géant français LVMH, dirigé par Bernard Arnault, est au cœur de l’actualité. En effet, selon l’article 3 des statuts de l’entreprise, la dénomination exacte du groupe est « LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton », dans cet ordre. Mais derrière cette appellation, se cache une réalité financière complexe. LVMH possède 100% de sa marque emblématique Louis Vuitton, mais seulement 66% de Moët Hennessy, la branche Vins & Spiritueux qui regroupe des marques prestigieuses telles que Moët & Chandon, Dom Pérignon, Veuve Clicquot, Ruinart, Armand de Brignac, ainsi que des spiritueux comme le cognac Hennessy, le whisky Glenmorangie et la vodka Belvedere.
Mais qui détient les 34% restants de Moët Hennessy ? La réponse est Diageo, l’ex-géant des bières et alcools Guinness, devenu aujourd’hui un groupe coté à la Bourse de Londres. Depuis 1994, Diageo détient cette participation minoritaire dans Moët Hennessy, après avoir aidé Bernard Arnault à prendre le contrôle de LVMH à la fin des années 80. Mais aujourd’hui, la donne a changé. Les marchés du cognac et du champagne, qui représentent une part importante de l’activité de Moët Hennessy, sont en difficulté. Le chiffre d’affaires de la branche Vins & Spiritueux de LVMH a reculé de 11% en 2024, atteignant 5,86 milliards d’euros, soit 7% du chiffre d’affaires total de LVMH.
Selon Filippo Ercole Piva, analyste chez le bureau d’études AlphaValue, « un mouvement stratégique clé semble imminent ». En effet, Diageo n’aurait plus guère intérêt à être exposé aux marchés du cognac et du champagne, dont la part de marché est en déclin. Et c’est là que les choses deviennent intéressantes. Diageo peut, à chaque instant, demander à LVMH de racheter sa participation minoritaire dans Moët Hennessy. Un rachat qui pourrait s’élever à 11 milliards de dollars, selon certaines estimations.
Mais pourquoi LVMH serait-elle intéressée par ce rachat ? Tout d’abord, cela lui permettrait de renforcer son contrôle sur Moët Hennessy, et de prendre des décisions stratégiques sans avoir à composer avec un actionnaire minoritaire. En outre, cela lui donnerait accès à des marques prestigieuses et à des marchés lucratifs, même si ceux-ci sont actuellement en difficulté. Enfin, cela permettrait à LVMH de mettre en œuvre une stratégie de diversification, en développant ses activités dans le secteur des vins et spiritueux.
Mais il y a également des risques associés à ce rachat. Le coût de l’opération serait élevé, et LVMH devrait trouver les fonds nécessaires pour financer le rachat. De plus, les marchés du cognac et du champagne sont actuellement en déclin, et il est difficile de prédire si la tendance va s’inverser à court terme. Enfin, il y a également des risques réputationnels associés à l’opération, car Diageo est un groupe coté à la Bourse de Londres, et les actionnaires pourraient être sensibles à la cession de leur participation dans Moët Hennessy.
En conclusion, le rachat des 34% de Moët Hennessy détenus par Diageo est une opération complexe et risquée, mais qui pourrait permettre à LVMH de renforcer son contrôle sur le marché du luxe et de développer ses activités dans le secteur des vins et spiritueux. Les prochains jours et semaines seront cruciaux pour déterminer l’issue de cette opération, et les conséquences qu’elle aura sur les marchés financiers et le monde du luxe. Les investisseurs et les amateurs de luxe sont donc invités à suivre de près les développements de cette affaire, qui promet d’être l’un des événements les plus importants de l’année dans le monde des affaires.