Dans le cœur battant de Tianjin, une métropole chinoise en constante évolution, une boutique de pâtisserie algérienne émerge comme un phénomène unique, attirant un nombre croissant de curieux. Le secret de ce lieu ? Une réinterprétation audacieuse des pâtisseries traditionnelles algériennes, revisitée pour proposer une touche plus saine et équilibrée, sans compromettre les saveurs authentiques qui les caractérisent. À l’origine de ce projet innovant se trouve Lyna Rouibi, une nutritionniste algérienne dont la passion pour la gastronomie a créé un pont culturel entre deux mondes distincts.
Lyna Rouibi n’a pas emprunté le chemin classique de l’entrepreneuriat en pâtisserie. Formée en tant que médecin nutritionniste, elle s’est d’abord intéressée à l’équilibre alimentaire avant de se tourner vers l’art de la pâtisserie, mais avec une approche singulière : proposer des gâteaux traditionnels algériens revisités pour réduire le sucre et les matières grasses, tout en préservant les saveurs authentiques qui font leur identité. Installée en Chine depuis plusieurs années, elle a remarqué un véritable engouement des consommateurs chinois pour les produits artisanaux et les recettes exotiques, ce qui l’a incitée à ouvrir sa boutique.
Cette boutique est un espace où la culture algérienne et les exigences d’une alimentation équilibrée se croisent de manière harmonieuse, proposant ainsi une expérience culinaire unique dans le paysage gastronomique chinois. Le concept de Lyna Rouibi ne tarde pas à susciter l’intérêt, faisant d’elle la première Algérienne à ouvrir une boutique de pâtisserie algérienne en Chine, et son projet ne passe pas inaperçu. L’occasion du Nouvel An chinois, une fête majeure dans le pays, lui offre une tribune médiatique avec un reportage de la chaîne locale Tianjin TV, mettant en avant son atelier, son travail méticuleux et son approche unique de célébration de cette fête traditionnelle avec une touche algérienne.
Le reportage révèle également l’ambiance chaleureuse de sa boutique, où des éléments de décoration et de vaisselle typiquement algériens créent un véritable voyage sensoriel pour les visiteurs chinois, les immergeant dans une atmosphère authentique qui transcende les frontières culturelles. Au-delà de la pâtisserie, Lyna Rouibi joue un rôle important dans la promotion de la culture algérienne en Chine. Passionnée par la langue et la culture chinoises, elle a appris le mandarin en autodidacte et a même participé à un concours de langue en 2016, décrochant une bourse d’études.
Aujourd’hui, son succès dépasse les frontières. Son concept ne se limite pas à vendre des gâteaux ; elle raconte une histoire, celle d’un mariage entre tradition et modernité, entre l’Algérie et la Chine. Sur ses réseaux sociaux, elle partage avec fierté son parcours et son impact, soulignant l’honneur d’être la seule ressortissante mise en avant pour un reportage durant la plus grande fête chinoise dans une ville de 16 millions d’habitants et des milliers d’étrangers.
Grâce à son approche innovante, Lyna Rouibi ouvre la voie à une nouvelle génération d’entrepreneurs algériens souhaitant conquérir le marché asiatique. Son aventure prouve qu’avec passion et persévérance, il est possible de faire rayonner le patrimoine culinaire algérien à l’international, laissant entrevoir un avenir prometteur pour la pâtisserie algérienne en Asie. Son succès en Chine pourrait bien inspirer d’autres artisans à explorer ce marché en pleine croissance, et peut-être un jour, la pâtisserie algérienne conquerra d’autres grandes métropoles asiatiques, implantant durablement les saveurs et les traditions algériennes dans le cœur des gourmets du continent. La pâtisserie algérienne, avec des créations telles que le mhalbi ou le thé à la menthe, devient ainsi un ambassadeur culturel, reliant deux mondes et créant un échange culinaire riche et enrichissant.