L’artiste controversé Marco Evaristti dénonce les souffrances des porcs dans l’élevage moderne
Le monde de l’art est connu pour ses provocations et ses expositions polémiques, mais l’œuvre de Marco Evaristti, un artiste plasticien danois né au Chili, a dépassé les limites de la controverse. Son installation artistique actuelle, intitulée "And Now You Care", a suscité un tollé dans la communauté artistique et chez les défenseurs des animaux. L’artiste a créé une cage à partir de chariots de courses et y a placé trois porcelets qui sont privés de nourriture et d’eau, condamnés à mourir de faim et de soif.
Cette exposition vise à dénoncer les conditions cruelles dans lesquelles les porcs sont élevés dans l’industrie porcine moderne. Selon l’Associated Press, 25 000 porcelets meurent chaque jour à cause des conditions déplorables dans lesquelles ils sont élevés. Marco Evaristti souhaite sensibiliser le public à ces souffrances et l’inciter à réduire sa consommation de viande et à soutenir une agriculture qui respecte le bien-être animal.
Sur sa page Instagram, l’artiste compare son exposition à "une confrontation avec la réalité sanglante du Danemark" dans les abattoirs. Il estime que son œuvre est nécessaire pour exhorter les Danois à prendre conscience de la cruauté de l’industrie porcine et à changer leurs habitudes de consommation. Cependant, son initiative a été vivement critiquée par les défenseurs des animaux et les autorités.
Une initiative illégale et cruelle
La principale organisation de protection des animaux du Danemark, Animal Protection Denmark, a condamné l’initiative de Marco Evaristti. "Nous comprenons parfaitement ses intentions", a déclaré Birgitte Damm, porte-parole de l’organisation. "Mais nous ne sommes pas d’accord pour que trois porcelets, trois êtres vivants, soient affamés et empêchés de boire jusqu’à ce qu’ils en meurent. C’est illégal et c’est une maltraitance envers les animaux." La députée du Parti populaire danois, Pia Kjærsgaard, a qualifié Marco Evaristti d’"idiot" et d’"artiste pervers".
Un artiste provocateur
Marco Evaristti est connu pour ses projets controversés. En 2006, il a utilisé une partie de sa propre graisse corporelle, retirée par liposuccion, pour préparer des boulettes de viande. Il en a ensuite mangé quelques-unes, pour émettre une critique de la surconsommation et des personnes qui utilisent la liposuccion pour mincir. D’autres y ont vu une volonté de passer outre le tabou du cannibalisme.
En 2015, il avait versé du colorant rose dans le geyser de Strokkur, en Islande, malgré les avertissements des autorités locales. Après avoir payé l’amende, l’artiste avait finalement réussi à quitter le pays. Un autre "projet" invitait des spectateurs à lancer le mixeur avec des poissons rouges à l’intérieur pour créer une soupe de poissons rouges.
La limite entre l’art et la cruauté
La controverse suscitée par l’œuvre de Marco Evaristti pose la question de la limite entre l’art et la cruauté. Les défenseurs des animaux estiment que l’artiste a dépassé les limites de la décence et de la compassion, tandis que les partisans de l’artiste estiment que son œuvre est nécessaire pour sensibiliser le public à la cruauté de l’industrie porcine.
La députée du Parti populaire danois, Pia Kjærsgaard, a déclaré que "l’artiste a perdu tout sens de la compassion et de la décence". Cependant, la porte-parole de l’organisation Animal Protection Denmark, Birgitte Damm, a estimé que "l’artiste posait les grandes questions sur qui nous sommes en tant qu’êtres humains ou ce que nous voulons être, et sur ce que nous faisons à nos semblables au nom de quantités astronomiques de viande bon marché produite en masse".
En fin de compte, la controverse suscitée par l’œuvre de Marco Evaristti est un rappel que l’art peut être une arme puissante pour sensibiliser le public à des questions importantes, mais qu’il doit également être exercé avec responsabilité et compassion. La limite entre l’art et la cruauté est souvent floue, et il est essentiel de prendre en compte les conséquences de nos actions et de nos œuvres sur les êtres vivants et sur l’environnement.