La Crise Automobile en Algérie : Un Syndrome Politique Qui Persiste
La scène est celle d’un pays en crise, où les citoyens se bousculent et se battent pour acquérir un bien de base : une voiture. La pénurie de véhicules neufs est devenue un phénomène récurrent en Algérie, avec des conséquences dévastatrices pour l’économie et la population. Pour comprendre les causes profondes de cette crise, il faut remonter à la décennie précédente, lorsque le ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb, a lancé un programme d’industrialisation de la filière automobile.
Ce programme, qui visait à promouvoir l’assemblage de véhicules en Algérie, a schnell dégénéré en un système de fraude et de corruption. Les concessionnaires ont profité de la situation pour importing des kits de véhicules à des prix exorbitants, ce qui a entraîné une augmentation significative des coûts pour les consommateurs. La crise a été aggravée par la chute du régime de Bouteflika, qui a laissé le secteur automobile dans un état de chaos.
Aujourd’hui, la situation n’a pas changé pour le mieux. Les ministres de l’Industrie successifs ont échoué à résoudre la crise, soit en procrastinant, soit en bloquant les flux importés pour diverses raisons. La volonté politique de plafonner la facture des importations de véhicules à 2,5 milliards de dollars n’a pas été atteinte, et la peur de la justice domine toujours les décisions dans ce secteur.
Le marché automobile algérien est en souffrance, avec un parc roulant qui compte environ 8 millions de véhicules. La moyenne naturelle de renouvellement est de 400 000 véhicules par an, mais ce chiffre n’a pas été atteint ces dernières années. La crise a également eu un impact sur l’âge moyen des véhicules, qui est en constante augmentation, ce qui entraîne une pression supplémentaire sur les utilisateurs de véhicules.
La priorité du gouvernement est censée être l’intégration industrielle de la filière automobile, mais les résultats sont peu convaincants. Renault Algérie est à l’arrêt, et le développement de FIAT est erratique. La signature de quelques contrats avec des sous-traitants nationaux lors du salon de l’équipement automobile n’a pas suffi à atténuer le sentiment que le modèle ne décolle pas.
L’implantation d’une grande usine de production de batteries au lithium par le Chinois BYD est en attente, mais il est difficile de savoir si cela sera suffisant pour résoudre la crise. La question qui se pose est de savoir quelle taille de marché automobile optimal est nécessaire pour un pays comme l’Algérie, qui compte environ 50 millions d’habitants. La comparaison avec la Pologne, qui a combiné importation et production de voitures pour l’exportation à grande échelle, est édifiante.
En conclusion, la crise automobile en Algérie est un syndrome politique qui persiste depuis des années. La pénurie de véhicules neufs est une conséquence directe de la corruption et de la mauvaise gestion du secteur. Il est temps pour le gouvernement de prendre des mesures concrètes pour résoudre cette crise et promouvoir un marché automobile sain et compétitif. Les algériens ont droit à une better offre de véhicules, et il est de la responsabilité du gouvernement de leur fournir les moyens de se déplacer de manière sûre et économique.