La Liberté Enchaînée : Le Cas d’Ihsane El Kadi, un Symbole de la Répression de la Liberté d’Expression en Algérie
La récente condamnation du journaliste et patron de médias Ihsane El Kadi à cinq années de prison, dont deux avec sursis, a suscité un tollé dans la communauté internationale. Cette décision, considérée comme une atteinte grave à la liberté d’expression, a été dénoncée par de nombreux intellectuels, artistes et défenseurs des droits de l’homme. Une trentaine de personnalités algériennes éminentes, dont l’écrivain Yasmina Khadra, le professeur Ilyas Zerhouni et l’ancienne combattante Louisette Ighilahriz, ont signé une pétition pour demander au président Abdelmadjid Tebboune de gracier El Kadi et de lui rendre sa liberté.
La situation d’El Kadi est particulièrement préoccupante, car elle reflète la répression croissante de la liberté d’expression en Algérie. Le journaliste, connu pour son professionnalisme et son engagement, a été condamné sur la base d’accusations liées à la propagation de "propagande politique" et à laropsort "atteinte à la sécurité de l’État". Cependant, selon son avocate, Zoubida Assoul, il n’y a aucune preuve concrète dans le dossier judiciaire pour étayer ces allégations. L’accusation repose en fait sur une somme de 25 000 livres sterling envoyée par la fille d’El Kadi, actionnaire du groupe Interface Médias, depuis la Grande-Bretagne, pour payer les salaires des journalistes et employés du groupe en difficulté financière.
La condamnation d’El Kadi a suscité un grand abattement chez de nombreux Algériens qui souhaitent voir la consécration des libertés dans leur pays. Sa détention prolongée est également très éprouvante pour sa santé, comme l’a souligné Amnesty International, qui a lancé un appel à sa libération en janvier. Le cas d’El Kadi est symptomatique d’une tendance inquiétante en Algérie, où les voix critiques et discordantes sont de plus en plus réprimées. Un collectif d’intellectuels, dont Noam Chomsky, Annie Ernaux et Arundhati Roy, a publié un appel au président algérien pour demander la fin de l’acharnement sécuritaire et judiciaire contre El Kadi et tous les prisonniers d’opinion en Algérie.
La situation d’El Kadi a également des implications plus larges pour la liberté d’expression en Algérie. La répression des médias indépendants et la censure de la presse sont devenues de plus en plus fréquentes, ce qui a entraîné une pénurie d’informations fiables et une atmosphère de peur parmi les journalistes et les citoyens. La dissolution de la société Interface Médias, qui regroupe les deux médias dirigés par El Kadi, et la confiscation de tous ses biens saisis sont des mesures draconiques qui visent à étouffer la liberté d’expression et à punir ceux qui osent contester le pouvoir.
La pétition lancée pour demander la libération d’El Kadi est un appel à la conscience de la communauté internationale pour défendre la liberté d’expression et les droits de l’homme en Algérie. Il est essentiel que les autorités algériennes écoutent ces voix et prennent des mesures pour protéger les droits des journalistes et des citoyens à exprimer leurs opinions sans crainte de répression. La liberté d’expression est un droit fondamental qui est essentiel à la démocratie et à la prospérité d’un pays. Il est temps pour l’Algérie de prendre des mesures concrètes pour défendre ce droit et mettre fin à la répression de la liberté d’expression.