Les Services de Recherche et d’Investigation de la Gendarmerie Nationale à Bir Mourad Raïs, dans la capitale algérienne, viennent de réussir une opération retentissante contre une femme qui exerçait illégalement la profession de médecin sans diplôme ni autorisation. Cette affaire met en lumière les dangers de l’usurpation de fonctions médicales et les risques que courent les patients lorsqu’ils sont confrontés à des praticiens non qualifiés.
L’enquête a été ouverte suite à une plainte pour escroquerie et abus de confiance, et les services de la Gendarmerie ont mobilisé des moyens techniques pour identifier et interpeller la suspecte. Il a été ainsi découvert que cette femme de 38 ans se faisait passer pour un médecin et se rendait chez des patients pour leur prodiguer des soins et leur fournir des ordonnances médicales estampillées d’un faux cachet, en échange de sommes d’argent.
Lors de son interpellation et de son interrogatoire, il a été révélé que la suspecte disposait d’une quantité importante de médicaments, de compléments alimentaires, d’équipements médicaux, ainsi que de deux cachets, l’un à son nom et l’autre au nom d’une autre médecin généraliste. Des documents médicaux, des ordonnances provenant de différents hôpitaux et une somme d’argent estimée à 87 millions de centimes ont également été saisis chez la suspecte.
Cette affaire souligne les dangers de l’usurpation de fonctions médicales et les conséquences graves que cela peut avoir sur la santé et la sécurité des patients. Les photos publiées montrent des instruments médicaux et des flacons de sérum, suggérant que la suspecte exerçait cette activité illégale depuis longtemps, mettant ainsi en danger la vie des personnes qu’elle prétendait soigner.
La nouvelle loi n° 24-02 du 16 Chaâbane 1445, relative à la lutte contre le faux et l’usage de faux, vient renforcer l’arsenal juridique pour réprimer ces pratiques dangereuses. Publiée au Journal officiel, cette loi prévoit des sanctions sévères, notamment dans le secteur de la santé, où les enjeux de sécurité et de confiance publique sont primordiaux.
L’article 26 de la loi précise que tout médecin, dentiste ou sage-femme qui établit de faux certificats ou fait des déclarations mensongères dans l’exercice de ses fonctions encourt une peine d’emprisonnement de 3 à 5 ans, ainsi qu’une amende pouvant aller de 300 000 à 500 000 dinars algériens. Ces infractions incluent notamment la dissimulation de l’existence d’une maladie, la falsification de l’état de grossesse, ou encore la fourniture d’informations erronées sur l’origine d’une maladie ou les causes d’un décès.
L’adoption de cette loi intervient dans un contexte où les cas d’usurpation de fonctions médicales, comme celui récemment mis en lumière à Alger, soulignent l’urgence de renforcer les contrôles et les sanctions. La suspecte interpellée, qui se faisait passer pour une médecin itinérante, illustre les risques encourus par les patients lorsqu’ils sont confrontés à des individus non qualifiés.
Les services de recherche et d’investigation de la Gendarmerie Nationale continuent de travailler pour identifier et poursuivre les individus qui exercent illégalement la profession de médecin, et pour protéger les patients contre les pratiques frauduleuses. Les autorités compétentes doivent prendre des mesures pour renforcer les contrôles et les sanctions, et pour garantir l’intégrité des professionnels de santé.
En outre, il est essentiel de sensibiliser les patients aux risques de l’usurpation de fonctions médicales et de les inciter à vérifier les qualifications et les autorisations des professionnels de santé avant de leur confier leur santé. Les patients doivent également être conscients des signes qui pourraient indiquer que leur médecin n’est pas qualifié, tels que des ordonnances médicales suspected d’être fausses ou des équipements médicaux qui ne sont pas conformes aux normes de sécurité.
La lutte contre l’usurpation de fonctions médicales est un enjeu de santé publique majeur, et il est essentiel que les autorités compétentes, les professionnels de santé et les patients travaillent ensemble pour prévenir ces pratiques dangereuses et protéger la santé et la sécurité des patients. Les services de recherche et d’investigation de la Gendarmerie Nationale ont fait un excellent travail en interpellant la suspecte et en saisisant les preuves, et il est essentiel de poursuivre ces efforts pour éradiquer l’usurpation de fonctions médicales en Algérie.