La Liberté d’Expression en Péril en Algérie : Le Cas de Ihsane El Kadi, Un Journaliste Emprisonné pour Avoir Exercé son Droit à la Liberté d’Expression
Le cas de Ihsane El Kadi, journaliste et défenseur des droits humains algérien, est un exemple flagrant de la répression de la liberté d’expression en Algérie. Le 18 juin 2023, la Cour d’appel d’Alger a condamné El Kadi à sept ans de prison, dont cinq ans ferme, pour « réception de fonds de l’étranger à des fins de propagande » et pour avoir « accompli des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité nationale et au fonctionnement normal des institutions ». Cette condamnation est une atteinte grave à la liberté d’expression et à la démocratie en Algérie.
Ihsane El Kadi, membre fondateur et directeur du pôle éditorial de la web radio Radio M et du site d’informations en ligne Maghreb Émergent, est un fervent défenseur du droit à la liberté d’expression en Algérie et dans les pays du Maghreb. Il a exprimé à plusieurs reprises son soutien au mouvement pacifiste pro-démocratie du Hirak, qui a débuté en février 2019. Cependant, ses opinions critiques envers le régime algérien lui ont valu de multiples condamnations et poursuites judiciaires.
Le 24 décembre 2022, El Kadi a été arrêté de manière arbitraire, et les locaux d’Interface Médias, société éditrice des médias Radio M et Maghreb Émergent, ont été mis sous scellés sans procédure judiciaire. Le procès de El Kadi a été marqué par de multiples irrégularités, notamment la tenue du procès en visioconférence sans en informer préalablement le prévenu ni ses avocats.
La condamnation de El Kadi est une manifestation de la répression de la liberté d’expression en Algérie, où les autorités cherchent à museler les voix dissidentes et à contrôler l’information. Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune a lui-même traité El Kadi de « khabardji » (un terme qui désigne un informateur ou un mouchard) sur les antennes de la télévision publique, ce qui constitue une atteinte au principe de l’indépendance de la justice.
L’Observatoire des défenseurs des droits humains, partenaire de la FIDH et de l’OMCT, dénonce la condamnation de El Kadi et appelle les autorités algériennes à annuler sa condamnation, à le libérer immédiatement, et à mettre un terme à toutes poursuites et actes de harcèlement à son encontre, ainsi qu’à celle de tous les défenseurs des droits humains dans le pays.
La communauté internationale doit prendre des mesures pour défendre la liberté d’expression en Algérie et protéger les défenseurs des droits humains qui sont victimes de répression. Il est essentiel de garantir que les autorités algériennes respectent les dispositions du droit international des droits humains, notamment l’article 19 du Pacte International relatif aux droits civils et politiques, qui protège la liberté d’expression.
En fin, le cas de Ihsane El Kadi est un rappel de l’importance de la liberté d’expression et de l’indépendance des médias dans une société démocratique. Il est essentiel que les autorités algériennes prennent des mesures pour protéger les défenseurs des droits humains et les journalistes qui exercent leur droit à la liberté d’expression, et que la communauté internationale soutienne les efforts pour défendre la démocratie et les droits humains en Algérie.