Xiaomi, le géant technologique chinois menacé par l’administration Trump
En à peine quinze ans, Xiaomi a réussi à se hisser au rang de conglomérat technologique de 185 milliards de dollars, un succès fulgurant qui doit beaucoup à la voiture SU7, qui a contribué à une augmentation de 35% de son chiffre d’affaires sur un an. Mais cette envolée pourrait être de courte durée, car la marque chinoise pourrait bientôt devenir une cible de choix pour l’administration Trump.
Il y a plusieurs années, en octobre 2014, Jonathan Ive, le célèbre designer d’Apple, avait lancé une pique cinglante à l’encontre de Xiaomi, accusant la marque chinoise de plagiat en raison de la ressemblance frappante entre ses smartphones et les iPhone. Une accusation qui n’était pas nouvelle dans le secteur de la technologie, où les entreprises sont souvent accusées de s’inspirer un peu trop librement des créations de leurs concurrents. À l’époque, Lei Jun, le fondateur de Xiaomi, n’avait pas jugé utile de se défendre contre ces allégations, laissant ainsi planer le doute sur l’originalité de son entreprise.
Pourtant, Lei Jun a une carrière entrepreneuriale bien plus riche que cela. Avant de créer Xiaomi, il avait déjà vendu sa plateforme de vente de livres en ligne à Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, pour la coquette somme de 75 millions de dollars. Et lors du lancement de son premier téléphone en 2011, il avait poussé la.Clone jusqu’à se présenter sur scène vêtu d’un jean délavé, de baskets et d’une chemise blanche, un accoutrement qui n’était pas sans rappeler celui de Steve Jobs, le co-fondateur d’Apple.
Cette stratégie de communication, qui consiste à s’inspirer de la réussite des autres pour créer une identité propre, a été celle de Xiaomi dès ses débuts. La marque chinoise a toujours cherché à se positionner comme une alternative plus abordable aux produits Apple, tout en proposant des fonctionnalités similaires. Et c’est justement cette stratégie qui lui a permis de conquérir une part de marché importante en Chine et dans d’autres pays émergents.
Mais aujourd’hui, Xiaomi est devenu un acteur majeur de la scène technologique mondiale, avec une présence dans plus de 100 pays et une gamme de produits qui va des smartphones aux téléviseurs en passant par les objets connectés. Et c’est justement cette réussite qui la met dans le viseur de l’administration Trump, qui a déjà imposé des mesures protectionnistes à plusieurs entreprises chinoises, notamment Huawei.
La situation de Xiaomi est d’autant plus préoccupante que la marque chinoise a déjà été visée par des mesures de rétorsion commerciale de la part des États-Unis. En 2020, l’entreprise a été ajoutée à la liste des entreprises chinoises sous surveillance du département du Commerce américain, ce qui lui interdit de faire des affaires avec des entreprises américaines sans autorisation préalable.
Ces mesures pourraient avoir des conséquences catastrophiques pour Xiaomi, qui compte sur les États-Unis pour une partie importante de ses ventes. La marque chinoise a déjà pris des mesures pour se protéger, en diversifiant ses sources d’approvisionnement et en renforçant ses partenariats avec des entreprises étrangères. Mais il est clair que la situation reste incertaine, et que Xiaomi devra être très vigilante pour continuer à naviguer dans les eaux troubles de la géopolitique technologique.
En fin de compte, l’avenir de Xiaomi sera déterminé par sa capacité à adapter son modèle économique aux nouvelles réalités de la scène technologique mondiale. La marque chinoise a déjà montré sa capacité à innover et à s’adapter, mais il lui faudra maintenant faire face à des défis encore plus importants pour continuer à prospérer. Les prochains mois seront cruciaux pour Xiaomi, qui devra trouver un équilibre entre son ambition de devenir un acteur majeur de la scène technologique mondiale et les réalités de la géopolitique internationale.