La révolution des newsletters : comment les lettres d’information deviennent un moyen de résister aux algorithmes des réseaux sociaux et aux fake news
Dans un paysage médiatique dominé par les réseaux sociaux et les algorithmes, les newsletters sont de plus en plus considérées comme un moyen de résister à la désinformation et de retrouver une indépendance éditoriale. Aux États-Unis, la plateforme Substack est à la pointe de ce mouvement, avec 5 millions d’abonnés payants à travers le monde, soit une augmentation de 2 millions en un an. Cette réussite est symptomatique d’une tendance qui voit les journalistes et les créateurs de contenu quitter les grandes rédactions pour se lancer dans l’aventure de la newsletter, attirés par la promesse d’une indépendance éditoriale et d’une relation directe avec leur audience.
Substack, qui a été fondée en 2017, est désormais leader du marché des newsletters, devant ses rivaux Ghost et Beehiiv. La plateforme a connu un succès rapide, notamment grâce à son modèle économique innovant, qui permet aux créateurs de contenu de gagner de l’argent grâce à des abonnements payants. Les investisseurs, dont le fonds américain Andreessen Horowitz, ont cru en ce modèle et ont apporté leur soutien à la plateforme.
Mais Substack ne s’arrête pas là. Pour attirer de nouveaux créateurs et répondre aux attentes de son audience, la plateforme a lancé ces derniers mois des outils audio et vidéo, dont une fonctionnalité de vidéo en direct. Cette évolution est symptomatique d’une tendance qui voit les newsletters sortir du format écrit traditionnel pour proposer des contenus plus variés et plus interactifs. Les créateurs de contenu peuvent désormais utiliser la plateforme pour proposer des podcasts, des vidéos, des séries de conférences en ligne, etc.
Malgré le fait que beaucoup estiment que le marché de la newsletter est désormais saturé aux États-Unis, certains auteurs continuent de connaître un succès rapide. Parmi eux, Bari Weiss, une journaliste américaine qui a quitté le New York Times pour se lancer dans l’aventure de la newsletter. Son exemple est symptomatique d’une tendance qui voit les journalistes traditionnels quitter les grandes rédactions pour se lancer dans l’aventure de la newsletter, attirés par la promesse d’une indépendance éditoriale et d’une relation directe avec leur audience.
La réussite de Substack et des newsletters en général est également symptomatique d’une évolution plus large du paysage médiatique. Les lecteurs sont de plus en plus méfiants à l’égard des algorithmes des réseaux sociaux et des fake news, et recherchent des sources d’information plus fiables et plus indépendantes. Les newsletters, avec leur format personnalisé et leur relation directe avec l’auteur, répondent à cette attente.
Cependant, la réussite des newsletters soulève également des questions sur la démocratisation de l’information et l’accès aux contenus de qualité. Les abonnements payants, même si ils sont souvent peu coûteux, peuvent créer une barrière à l’entrée pour les lecteurs qui ne peuvent pas se les permettre. Et les créateurs de contenu, même s’ils sont libres de proposer leurs contenus comme ils l’entendent, peuvent être tentés de privilégier les contenus qui attirent le plus d’abonnés, plutôt que ceux qui sont les plus pertinents ou les plus importants.
En fin de compte, la réussite des newsletters et de Substack en particulier est symptomatique d’une évolution plus large du paysage médiatique, qui voit les lecteurs rechercher des sources d’information plus fiables et plus indépendantes. Les créateurs de contenu, qu’ils soient journalistes traditionnels ou nouveaux venus, ont l’opportunité de proposer des contenus de qualité et de se connecter directement avec leur audience, mais ils doivent également être conscients des défis et des limites de ce nouveau modèle. La réussite des newsletters sera donc à suivre de près dans les prochains mois et les prochaines années, car elle reflète les évolutions profondes du paysage médiatique et les attentes des lecteurs.