La Liberté d’Expression en Danger : Le Cas d’Ihsane El Kadi, Un Journaliste Emprisonné
La récente publication du décret de grâce présidentielle le 4 juillet a laissé planer un espoir de libération pour Ihsane El Kadi, un journaliste algérien emprisonné depuis le 29 décembre 2022. Cependant, cinq jours plus tard, l’incertitude demeure, laissant les défenseurs de la liberté d’expression dans le monde entier dans l’expectative. Ihsane El Kadi, patron de presse et directeur de la publication de Radio M et Maghreb Émergent, a été condamné en appel à sept ans de prison, dont cinq ans ferme, pour avoir reçu des fonds de l’étranger destinés à payer les salaires de ses employés.
Cette condamnation a suscité un tollé dans la communauté internationale, car l’accusation portée contre Ihsane El Kadi n’a pas été étayée lors de son procès. Les sommes d’argent en question ont été envoyées par sa fille, qui vit et travaille à Londres et est actionnaire du groupe Interface Médias, société éditrice de Radio M et Maghreb Émergent. Cette affaire a mis en lumière les difícultés rencontrées par les médias indépendants en Algérie, où la liberté d’expression est de plus en plus menacée.
La fermeture de Radio M le 19 juin dernier et la dissolution d’Interface Médias par la justice le 13 juin 2024 ont porté un coup sévère à la presse indépendante en Algérie. Le site d’information Maghreb Émergent devrait suivre le même chemin, laissant les citoyens algériens sans accès à des informations fiables et indépendantes. La confiscation des actifs saisis, l’amende de dix millions de dinars algériens et l’indemnisation de un million de dinars à l’Autorité de régulation de l’audiovisuel ont aggravé la situation, laissant Ihsane El Kadi et ses collaborateurs dans une situation financière et morale difficile.
L’organisation Reporters Sans Frontières (RSF) a lancé une campagne internationale pour demander la libération d’Ihsane El Kadi, considéré comme un journaliste respecté en Algérie et à l’étranger pour son indépendance et sa droiture. RSF a saisi la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, ainsi que la Media Freedom Coalition. Une pétition internationale a également été lancée, recueillant plus de 20 000 signatures, dont les 13 000 premières ont été déposées devant l’ambassade d’Algérie à Paris.
La mobilisation internationale en faveur de la libération d’Ihsane El Kadi est un signal fort adressé aux autorités algériennes pour qu’elles respectent les droits humains et la liberté d’expression. La condamnation de Ihsane El Kadi est considérée comme une atteinte à la liberté de la presse et un exemple de la répression exercée contre les journalistes et les médias indépendants en Algérie. La communauté internationale attend avec impatience la libération d’Ihsane El Kadi et la réouverture de ses médias, afin que les citoyens algériens puissent à nouveau avoir accès à des informations fiables et indépendantes.
La situation d’Ihsane El Kadi est un exemple flagrant de la manière dont les gouvernements peuvent utiliser des lois et des règlements pour museler la liberté d’expression et intimider les journalistes. Il est essentiel que les autorités algériennes prennent des mesures pour protéger les droits humains et la liberté d’expression, et que la communauté internationale continue à soutenir les journalistes et les médias indépendants qui luttent pour leur liberté. La libération d’Ihsane El Kadi est un pas important pour rétablir la liberté d’expression en Algérie et garantir que les citoyens aient accès à des informations fiables et indépendantes.