Le Ministre de l’Intérieur dénonce la banalisation de l’antisémitisme lors d’un rassemblement à Paris
Mercredi soir, le Dôme de Paris a accueilli un grand rassemblement organisé par le collectif "Agir ensemble", auquel ont participé près de 4000 personnes. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a pris la parole aux côtés de son collègue des Outre-Mer, Manuel Valls, pour dénoncer la banalisation de l’antisémitisme en France.
Devant un public enthousiaste, Retailleau a martelé son message, affirmant que "nous sommes venus pour la République, pour faire un serment du Dôme : cette promesse de ne jamais rien céder face à l’islamisme". Il a également salué "un soir d’espoir" pour l’écrivain Boualem Sansal, qui est actuellement détenu à Alger et risque jusqu’à dix ans de prison ferme. "Que reproche-t-on à Boualem ? De trop aimer la France ?", a-t-il interrogé, alors que le visage de l’auteur franco-algérien s’affichait à l’écran.
Mais la politique a rapidement repris le dessus, et Retailleau a réaffirmé sa ferme opposition au port du voile dans les compétitions sportives, un sujet qui divise le gouvernement depuis plusieurs jours. "Le sport, c’est comme la République, le sport doit être un sanctuaire !", a-t-il déclaré. Il a également exprimé son "désaccord radical" avec le judoka Teddy Riner, qui a récemment appelé à penser "égalité" plutôt que de "s’acharner sur une seule et même religion".
Pourtant, ce sont les Insoumis qui ont été la cible principale des critiques de Retailleau, qui les a accusés de "banaliser l’antisémitisme" et d’instrumentaliser la cause palestinienne pour "draguer le vote communautarisme". Il a également condamné la récente agression du rabbin Arié Engelberg à Orléans, et a dénoncé l’affiche jugée antisémite du mouvement mélenchoniste sur laquelle apparaît l’animateur de télévision Cyril Hanouna. "Honte à ceux qui sont capables de peindre Cyril Hanouna sous les traits qui rappellent les années 1930", a-t-il lancé.
Le rassemblement a également été l’occasion pour Retailleau de réaffirmer son attachement à la République et à la laïcité, valeurs qui sont selon lui menacées par l’islamisme. "Ayons le courage de reconnaître que, en France, il n’y a qu’un seul communautarisme, un seul séparatisme qui menace la République, c’est l’islamisme", a-t-il martelé.
La soirée a été marquée par une atmosphère électrique, avec des applaudissements et des sifflets qui ont ponctué les discours. Les représentants de la gauche étaient quasi-absents, à l’exception de l’ex-député socialiste Julien Dray. L’eurodéputée insoumise Rima Hassan a été longuement huée lorsque sa silhouette est apparue à l’écran, et Emmanuel Macron a été sifflé lorsqu’il a été projeté dans la salle.
En somme, le rassemblement organisé par le collectif "Agir ensemble" a été l’occasion pour Bruno Retailleau de dénoncer la banalisation de l’antisémitisme et de réaffirmer son attachement à la République et à la laïcité. Mais il a également mis en lumière les divisions au sein du gouvernement et les tensions entre les différents partis politiques, notamment entre la droite et la gauche.
Les réactions
Les réactions à ce discours ont été mitigées. Certains ont salué la fermeté de Retailleau face à l’islamisme et à l’antisémitisme, tandis que d’autres ont dénoncé son discours comme étant trop virulent et stigmatisant à l’égard de certaines communautés. Le mouvement insoumis a réagi vivement, condamnant les propos de Retailleau comme étant "honteux" et "xénophobes".
Les organisations juives ont, quant à elles, salué les propos de Retailleau, estimant que "la France doit être un pays où les juifs peuvent vivre sans craindre la violence et la haine". Le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) a également apprécié les mesures annoncées par Retailleau pour lutter contre l’antisémitisme, notamment la création d’un service de protection des communautés juives.
Enfin, les réseaux sociaux ont été le théâtre d’un débat houleux, avec des internautes qui ont exprimé leur soutien à Retailleau, tandis que d’autres l’ont critiqué pour son discours jugé "diviseur" et "xénophobe". Il est clair que le débat sur l’islamisme, l’antisémitisme et la laïcité va continuer à faire rage en France, et que les positions de Retailleau seront au centre de l’actualité politiques dans les prochaines semaines.