La Liberté de la Presse en Péril en Algérie
La censure a frappé avec force en Algérie, où les sites internet de Radio M et Maghreb Emergent ont été bloqués depuis le 15 janvier dernier. Les journalistes de ces deux médias ont dénoncé ce blocage dans un communiqué rendu public le 23 janvier, affirmant que tous leurs efforts pour rétablir l’accès à leurs sites ont été vains. Cette situation inquiétante a éclaté au moment même où le directeur du pôle éditorial des deux médias, Ihsane El Kadi, a vu son mandat de dépôt confirmé par la justice.
Le blocage de ces deux sites internet, qui sont inaccessible sur différents fournisseurs internet en Algérie, a suscité une vive réaction de la part des journalistes de Radio M et Maghreb Emergent. Ces derniers estiment que cette mesure équivaut à une censure, qui porte atteinte à la liberté de la presse et d’expression, garanties pourtant par la Constitution algérienne et les conventions internationales ratifiées par le pays. Les journalistes ont fait part de leur soutien indéfectible à Ihsane El Kadi, réclamant sa libération, la levée des scellés sur les locaux de Radio M et Maghreb Emergent, ainsi que le déblocage des deux sites.
L’arrestation d’Ihsane El Kadi, fondateur et directeur des deux sites internet, a eu lieu dans la nuit du 23 au 24 décembre dans sa résidence secondaire à Zemmouri, dans la wilaya de Boumerdes. Il a été placé sous mandat de dépôt le 29 décembre dernier par le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed à Alger. Le 16 janvier, la chambre d’accusation de la Cour d’Alger a confirmé son maintien en détention provisoire. Les chefs d’inculpation retenus contre lui sont notamment la réception de fonds pour faire la propagande d’une source étrangère, la publication de contenus susceptibles de nuire à l’intérêt national, ainsi que la collecte de dons sans autorisation.
Les journalistes de Radio M et Maghreb Emergent ont exprimé leur ignorance quant à l’identité de l’ordonnateur de cette censure, qui constitue une atteinte grave à la liberté d’expression et de la presse en Algérie. Cette situation est d’autant plus inquiétante qu’elle intervient dans un contexte où les médias indépendants sont déjà soumis à de fortes pressions. La censure et les mesures de répression à l’encontre des journalistes et des médias sont perçues comme un moyen de museler la liberté d’expression et de contrôler l’information.
La liberté de la presse est un pilier fondamental de la démocratie et de l’État de droit. Les médias jouent un rôle crucial dans l’information du public, la dénonciation des abus de pouvoir et la promotion de la transparence. La censure et les mesures de répression à l’encontre des journalistes et des médias sont donc particulièrement préoccupantes, car elles menacent la capacité des citoyens à disposer d’une information libre et indépendante.
En Algérie, comme ailleurs, la liberté de la presse est garantie par la Constitution et les conventions internationales. L’article 54 de la Constitution algérienne, par exemple, prévoit que "la liberté de la presse et des médias est garantie" et que "l’État garantit aux citoyens le droit d’expression et d’information". De même, l’Algérie a ratifié des conventions internationales telles que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui consacre la liberté d’expression et d’information.
Dans ce contexte, le blocage des sites internet de Radio M et Maghreb Emergent, ainsi que l’arrestation d’Ihsane El Kadi, sont autant de mesures qui portent atteinte à la liberté de la presse et d’expression en Algérie. Il est donc essentiel que les autorités algériennes prennent des mesures pour rétablir la liberté d’expression et de la presse, en mettant fin à la censure et aux mesures de répression à l’encontre des journalistes et des médias. La liberté de la presse est un droit fondamental qui doit être respecté et protégé, car elle est essentielle à la santé de la démocratie et de l’État de droit.