Manon Aubry, tête de liste Insoumise aux élections européennes, a pris la parole lundi après-midi à Amiens, aux côtés du député François Ruffin, devant l’usine Metex menacée de fermeture dans la Somme. Pour une fois, un drapeau européen flottait aux côtés de l’estrade où elle s’exprimait, rompant avec la tradition de La France insoumise qui exclut généralement ce symbole de ses rassemblements. Cette usine produit de la lysine, un acide aminé utilisé dans divers produits tels que l’Aspégic, et les ouvriers de Metex dénoncent le « dumping chinois » facilité par l’Union européenne en réduisant les taxes d’importation sur ce produit chimique.
La scène était inhabituelle, mais symbolique. La candidate Insoumise, créditée de 8% des intentions de vote dans un sondage récent, s’exprimait depuis un lieu emblématique de la crise industrielle en France. Aux côtés de François Ruffin, elle a pris position en faveur de la défense du tissu industriel français et a insisté sur l’importance de lutter contre les politiques économiques favorisant la concurrence déloyale. La table ronde organisée sur le parking de l’usine a permis aux syndicalistes et aux élus de mettre en avant les revendications des travailleurs, mettant ainsi en lumière les enjeux sociaux au cœur de la campagne électorale.
François Ruffin, fidèle à sa ligne politique indépendante au sein de La France insoumise, a souligné l’importance de traiter les questions sociales et économiques de manière équilibrée, tout en poursuivant son engagement pour un cessez-le-feu à Gaza. Il a apporté son soutien sans équivoque à la candidature de Manon Aubry, saluant la clarté de son projet politique et sa fermeté dans la lutte contre les accords de libre-échange. La présence de ces deux figures de la gauche radicale française à Amiens a renforcé l’unité du mouvement Insoumis et a suscité un vif intérêt parmi les salariés et les militants présents.
Cette mobilisation à Amiens s’inscrit dans une séquence politique intense, à quelques semaines des élections européennes. Manon Aubry a réaffirmé sa détermination à défendre les intérêts des travailleurs et des citoyens face aux dérives de l’économie mondialisée, dénonçant les politiques de l’Union européenne qui fragilisent les industries locales au profit des importations à bas coût. Son engagement en faveur d’une Europe sociale et solidaire a fait écho auprès des électeurs et des acteurs de la vie politique, démontrant sa volonté de rompre avec les logiques libérales prédominantes.
En parallèle, d’autres candidats aux élections européennes tels que Raphael Glucksmann ont également manifesté leur intérêt pour les enjeux industriels et sociaux en France. Leur présence sur le terrain, à proximité des usines menacées de fermeture, témoigne d’une prise de conscience collective quant à la nécessité de repenser les politiques économiques et sociales à l’échelle européenne. Les différentes sensibilités politiques convergent autour de la volonté de protéger l’emploi et de promouvoir un modèle économique plus équitable et solidaire.
En somme, la mobilisation de Manon Aubry et de François Ruffin à Amiens incarne un renouveau de la gauche politique en France, en mettant en avant les questions sociales et industrielles au cœur du débat public. Leur alliance symbolise un front commun contre les dérives du libéralisme économique et invite à repenser les politiques européennes dans une optique de justice sociale et de solidarité. Cette rencontre inédite entre les acteurs de la vie politique et les travailleurs en lutte illustre le dynamisme d’une campagne électorale marquée par la volonté de changement et de renouveau.