Alexandre Saubot, le président de France Industrie, est un homme engagé pour redonner tout son prestige à la formation professionnelle. Dans une entrevue exclusive, il partage sa vision sur l’importance de cette réforme des lycées professionnels pour l’avenir de l’industrie française.
Pour le président de France Industrie, cette réforme est au cœur des préoccupations du secteur industriel. Avec plus d’un million de postes à pourvoir dans les dix prochaines années, il est crucial de former les compétences nécessaires pour relever les défis de la réindustrialisation, de la décarbonation et de l’électrification. Cependant, il se rend compte que la formation professionnelle est souvent perçue comme une voie de secours, avec un taux d’insertion professionnelle faible à la sortie des études, ce qui crée un cercle vicieux d’échec et de stigmatisation des filières professionnelles.
C’est dans ce contexte qu’Alexandre Saubot insiste sur l’importance de redonner de l’attrait à la formation professionnelle. Il souligne également les lacunes en matières de base rencontrées par les élèves des lycées professionnels, ce qui rend la réussite scolaire plus difficile. Pour lui, la réforme doit permettre d’augmenter le nombre de jeunes bien formés prêts à intégrer l’industrie, en adaptant les contenus et en investissant dans les infrastructures techniques des lycées professionnels.
Il se réjouit ainsi de l’engagement financier dans le cadre du plan France 2030, qui vise à moderniser les plateaux techniques des lycées professionnels. Cela permettrait de mieux préparer les élèves à leur avenir professionnel et d’augmenter leur taux d’emploi à la sortie. Il souligne également l’importance de l’implication du monde économique dans le processus de formation, afin de garantir une meilleure adéquation entre les besoins des entreprises et les compétences des jeunes formés.
Concernant la contribution de la filière industrielle à cette réforme, Alexandre Saubot insiste sur la nécessité d’une collaboration étroite avec les entreprises pour adapter les cursus de formation à leurs besoins. Il soutient l’initiative de la refonte de la carte des formations, qui vise à réaffecter un quart des cursus d’ici quelques années, en fonction des besoins des bassins d’emploi. Il souligne également l’importance de l’acceptabilité sociale de ces changements, ainsi que de l’implication des entreprises et des pouvoirs publics pour garantir la réussite de la réforme.
Enfin, Alexandre Saubot met en lumière l’importance du lien entre les lycées professionnels et les entreprises, en créant des bureaux d’entreprises dans chaque établissement pour favoriser les échanges et identifier les besoins spécifiques. Il appelle à une collaboration étroite entre les pouvoirs publics, les régions, les écoles et les entreprises pour que cette réforme soit un succès et permette à tous les secteurs de l’industrie de bénéficier de cet investissement dans la formation professionnelle.