Les récents événements en Nouvelle-Calédonie ont suscité de vives réactions tant au niveau local que national. Manuel Valls, ancien Premier ministre, s’est exprimé sur le plateau du « Grand Jury RTL-M6-Le Lesoir-Paris Première » pour appeler à un report du Congrès devant entériner la réforme controversée du dégel du corps électoral dans l’archipel. Une déclaration qui n’a pas été du goût de Sarah Knafo, numéro trois de la liste Reconquête.
Depuis près d’une semaine, des émeutes secouent la Nouvelle-Calédonie, faisant six victimes dont deux gendarmes. Des barrages routiers paralysent le territoire et l’économie de Nouméa est en difficulté, placée sous état d’urgence. Manuel Valls appelle à rétablir l’ordre et la confiance, soulignant la nécessité d’un accord global entre les loyalistes et les indépendantistes pour éviter un chaos total.
Parallèlement, Emmanuel Macron a invité les acteurs locaux à se retrouver autour de la table, sous peine de voir le Congrès se réunir avant la fin du mois de juin pour adopter définitivement la réforme contestée du dégel du corps électoral. Manuel Valls met en garde contre les antagonismes et les ultimatums, plaidant pour un report de la réunion des deux Chambres, point de friction majeur avec les indépendantistes.
L’ex-conseiller de Michel Rocard en appelle également à Gabriel Attal pour prendre en main ce dossier délicat, traditionnellement traité par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. Le chef de l’État a décidé de confier le suivi de ce dossier à Gabriel Attal, replaçant ainsi le Premier ministre au cœur des enjeux en Nouvelle-Calédonie. Pour Manuel Valls, Matignon doit être le lieu du dialogue et de la réconciliation.
Après l’intervention de l’ancien Premier ministre, Sarah Knafo, numéro trois de la liste Reconquête aux élections européennes, a pris la parole pour défendre une approche différente. Selon elle, « la force calme les violences et la faiblesse les excite ». Elle estime que l’urgence n’est pas tant de reporter le Congrès de Versailles, mais de faire respecter l’autorité dans un climat de désordre et de violence.
À l’inverse de Manuel Valls, Sarah Knafo considère qu’un « accord politique » avait été trouvé il y a trente ans lors des accords de Matignon en 1988. Elle rappelle que les Calédoniens ont eu trois référendums pour choisir de rester français, soulignant l’importance pour la France de rester ferme sur ses positions.
Sarah Knafo a également critiqué la gauche et les Insoumis pour leur position vis-à-vis des revendications des Kanaks. Elle dénonce un discours qui reconnaît un « droit à ne pas devenir minoritaire » et à geler le corps électoral, en opposition à la vision de Reconquête qui revendique le respect des choix démocratiques et la notion de majorité sur son propre sol.
Dans un contexte de tensions et de violences, la question de l’avenir politique de la Nouvelle-Calédonie reste en suspens, entre les appels au dialogue et à la fermeté. Les prochains jours seront déterminants pour trouver une issue à cette crise qui secoue l’archipel.