De nombreux entrepreneurs bénéficient des aides de retour à l’emploi ou à la création d’entreprise versées par France Travail. La réduction de la durée d’indemnisation pourrait pénaliser les entrepreneurs qui ne tirent pas encore de revenus de leur start-up.
La «Start-up Nation» si chère à Emmanuel Macron s’inquiète du durcissement des règles prévues par la nouvelle réforme de l’assurance chômage. Notamment celle prévoyant de réduire la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi de 18 à 15 mois.
C’est peu connu mais de nombreux entrepreneurs qui se lancent bénéficient des aides de France Travail (ex-Pôle emploi) pour créer leurs start-up ou passer l’écueil des premiers mois. Selon une étude menée en 2023 par Bpifrance et l’Unedic, un entrepreneur sur deux était inscrit à France Travail lors de leur dernière création ou reprise d’entreprise. « En 2022, plus de 300 000 demandeurs d’emploi ont bénéficié de l’un des dispositifs d’aide à la création d’entreprise proposés par France Travail – sur un total d’1,1 million d’entreprises créées par des demandeurs d’emploi», insiste Maya Noël, directrice générale de France Digitale.
Selon cette organisation qui défend les intérêts des start-up françaises France Travail est devenu un véritable «Business Factory» pour de nombreux entrepreneurs en devenir, leur permettant de bénéficier d’un soutien financier et logistique pour leurs premiers pas dans le monde de l’entrepreneuriat.
L’impact de la réforme de l’assurance chômage sur les entrepreneurs
La nouvelle réforme de l’assurance chômage, entrée en vigueur en janvier 2023, suscite de vives inquiétudes parmi les entrepreneurs en France. En effet, la réduction de la durée d’indemnisation de 18 à 15 mois pourrait avoir un impact significatif sur de nombreux porteurs de projet qui ne tirent pas encore de revenus de leur start-up.
Selon les statistiques de France Travail, près de 40 % des créateurs d’entreprises bénéficiant d’aides financières sont encore en phase de développement et ne génèrent pas de chiffre d’affaires suffisant pour assurer leur subsistance. Ces entrepreneurs s’appuient en partie sur les aides de retour à l’emploi versées par France Travail pour couvrir leurs besoins essentiels pendant la phase de lancement de leur entreprise.
La réduction de la durée d’indemnisation pourrait donc compromettre la viabilité de ces projets et les contraindre à trouver d’autres sources de financement pour assurer leur développement. De nombreux acteurs du monde de l’entrepreneuriat se mobilisent actuellement pour défendre les intérêts de ces porteurs de projet et demander des aménagements à la réforme de l’assurance chômage.
En conclusion, la réforme de l’assurance chômage soulève de nombreuses interrogations quant à son impact sur les entrepreneurs en France. Il est essentiel de prendre en compte les spécificités de l’entrepreneuriat et d’adapter les règles d’indemnisation à la réalité du terrain pour permettre aux porteurs de projet de développer leurs start-up dans les meilleures conditions.