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ANALYSE – L’examen réalisé sur demande d’un médecin est un indicateur des risques cardio-vasculaires. Cependant, il ne donne pas nécessairement lieu à la prescription de médicaments.
« La dernière fois, c’était à mon retour de vacances, » raconte Jean, 55 ans. « Je m’étais un peu laissé aller, j’avais pris du poids, alors mon médecin m’a prescrit un bilan lipidique. » Rien de plus classique : ces analyses sanguines sont vivement recommandées chez toutes les personnes présentant un risque cardio-vasculaire élevé. Que ce soit en raison d’antécédents familiaux, de tabagisme, de surpoids, d’hypertension, de diabète ou encore de l’âge, à savoir plus de 50 ans chez les hommes, 60 chez les femmes.
« Le bilan lipidique, c’est un peu comme une vitrine: en la regardant, vous avez des indications sur ce qu’il y a dans le magasin, mais parfois, ce que l’on vous montre ne correspond pas à ce que vous trouverez à l’intérieur, » commente le Pr Boris Hansel, diabétologue et nutritionniste à l’hôpital Bichat-Claude-Bernard (AP-HP/université Paris-Cité). En d’autres termes, « seul votre médecin, qui vous connaît, peut l’interpréter en le complétant au besoin par d’autres examens. » Et ce qu’il va analyser en détail, en tenant compte de vos différents facteurs de risques cardio-vasculaires, ce sont notamment les taux sanguins de cholestérol.
Provenant en petite partie de l’alimentation, ces lipides sont surtout synthétisés par le foie. Dans le sang, le cholestérol circule en étant transporté par deux types de lipoprotéines : les unes, de faible densité (LDL), les distribuent aux organes, quand les autres, de haute densité (HDL), déchargent les vaisseaux du cholestérol en excès. Or dès que le LDL-C, ou « mauvais cholestérol », est en excès par rapport au « bon », ou HDL-C, il finit par s’accumuler dans la paroi des artères, formant des plaques susceptibles de boucher la circulation. Et pour mieux évaluer le risque, outre le taux de LDL, on préconise désormais de mesurer l’ensemble des lipoprotéines dont on soustrait le HDL.
« Si ces taux sont élevés, le médecin ne va pas systématiquement prescrire des médicaments pour les faire baisser, » précise le Pr Hansel, comparant les valeurs à ne pas dépasser aux limites de vitesse variant sur la route suivant les situations. Ainsi, un patient jeune peu exposé au risque d’accident cardio-vasculaire devra simplement revoir son alimentation et son hygiène de vie: limiter beurre, crème fraîche et charcuterie, pratiquer une activité physique, etc. Quand un homme plus âgé ayant des antécédents d’infarctus, outre ces mêmes mesures, se verra administrer des statines.
Leur taux sanguin n’est qu’un indicateur d’une perturbation du métabolisme, et en rien une anomalie à traiter avec un médicament: il faut agir sur ce qui provoque son élévation. Quid de l’autre paramètre évalué lors du bilan lipidique, à savoir le taux de triglycérides? Comme le cholestérol, ce sont des graisses. Dans le sang, elles en constituent d’ailleurs l’essentiel, en étant associées au cholestérol dans la plupart des lipoprotéines, et d’autant plus que celles-ci ont une très faible densité. Mais Boris Hansel le souligne, « leur taux sanguin n’est qu’un indicateur d’une perturbation du métabolisme, et en rien une anomalie à traiter avec un médicament: il faut agir sur ce qui provoque son élévation, à savoir le plus souvent l’accumulation de graisse viscérale. »
Cette hausse de concentration peut faire suite à un repas trop riche ou bien arrosé – l’alcoolisation n’ayant toutefois pas les mêmes effets chez tous. Plus généralement, elle s’explique par des habitudes de vie qu’il convient de réviser, pour éviter hypertension, diabète, apnées du sommeil et autres complications liées à l’excès de tissu adipeux inflammatoire autour des viscères.
S’il est indispensable d’être à jeun lors d’un bilan lipidique, sans rien boire ni manger dans les douze heures qui précèdent, des médicaments sont aussi susceptibles de faire grimper les taux de cholestérol et/ou des triglycérides. C’est le cas des corticoïdes. S’il s’agit d’une prise ponctuelle, il conviendra d’attendre la fin du traitement avant de faire la prise de sang.
Mais s’il y a prise au long cours (pour une transplantation ou une maladie inflammatoire), le médecin en tiendra compte dans l’interprétation des résultats. Idem avec des neuroleptiques atypiques, susceptibles de générer une prise de poids et des anomalies lipidiques. Ou encore avec l’isotrétinoïne utilisée pour soigner l’acné, avec certains immunosuppresseurs (maladies auto-immunes), ou avec les contraceptifs oraux.
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