Lors de sa récente conférence de presse, Emmanuel Macron a admis que le gouvernement n’avait pas suffisamment progressé en matière d’accès au logement des jeunes. Il a souligné que la gestion de l’immobilier public était un domaine dans lequel des améliorations étaient nécessaires, tant au niveau de l’État que des collectivités locales.
Il est souvent remarqué que l’État est prompt à imposer des règles strictes aux propriétaires privés, mais néglige parfois de s’appliquer à lui-même des principes de gestion efficace. La Cour des comptes avait déjà tiré la sonnette d’alarme il y a quelques mois, soulignant la nécessité d’une réforme profonde de la gestion du patrimoine immobilier de l’État.
Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, avait souligné que l’État devait changer sa façon de penser pour assurer la modernisation et la gestion efficace de ses 192 000 bâtiments. Cependant, il semble que l’État considère son patrimoine immobilier simplement comme une source de financement par le biais de ventes d’actifs, sans réfléchir à une gestion à long terme.
Aubry d’Argenlieu, avocat spécialisé en immobilier, souligne que malgré les importantes ventes réalisées chaque année, les fonctionnaires chargés de ces questions ne sont pas toujours des experts en la matière. Les biens immobiliers demeurent la propriété des différents ministères, ce qui pose des difficultés de financement pour leur entretien.
La Cour des comptes critique également l’inefficacité de l’Action de la Direction de l’Immobilier de l’État, qui n’a pas su relever les défis posés par l’immobilier public. Il est urgent de trouver des solutions pour améliorer la situation, notamment en créant des foncières étatiques qui géreraient l’immobilier et en transformant les ministères en locataires.
Aubry d’Argenlieu estime que cette solution permettrait de rationaliser l’utilisation des mètres carrés, en incitant les ministères à réduire leur empreinte immobilière. Il évoque également la possibilité de recourir à des partenariats public-privé ou à des investissements de fonds de pension dans l’immobilier public.
Il est clair que l’État doit revoir sa gestion de l’immobilier public pour assurer sa pérennité et sa modernisation. Il est essentiel de mettre en place des réformes profondes pour surmonter les défis liés à la rénovation énergétique et à l’entretien d’un patrimoine vieillissant. La création de foncières étatiques semble être une piste prometteuse pour garantir une gestion plus efficace de l’immobilier public.