La maire PS d’Avignon, Cécile Helle, le directeur du in Tiago Rodrigues, et son homologue du off, Laurent Domingos, ont uni leurs forces pour une nouvelle édition réussie.
À l’approche de l’ouverture du festival dans cinq jours et des élections législatives dans six jours, les organisateurs du Festival d’Avignon se sont réunis pour une conférence de presse de présentation et de mobilisation du public. « Nous voulons encourager les gens à venir soutenir les lieux de théâtre et de spectacle, les compagnies, les artistes, et tout simplement la culture », explique Cécile Helle, maire PS d’Avignon. Elle souligne que la période électorale vient se superposer au festival, compliquant ainsi le défi de proposer une édition singulière dès la première semaine. Depuis sa création en 1947, le festival est considéré comme « un acte de résistance politique et populaire », selon elle. « Il est crucial de se mobiliser les 30 juin et 7 juillet, mais il est tout aussi important de venir à Avignon du 29 juin au 21 juillet, un acte de résistance politique et populaire », ajoute-t-elle, établissant un lien entre le destin du pays dans les urnes et celui du festival.
L’impact de la dissolution et les incertitudes politiques ont également pesé sur le festival, selon Tiago Rodrigues, directeur du in. Il indique que début juin, le nombre de billets vendus était supérieur à celui de l’année précédente à la même période, probablement en raison du décalage d’une semaine du festival en raison des Jeux olympiques. Cependant, depuis l’annonce de la dissolution par Emmanuel Macron le 9 juin, il a constaté une baisse significative des ventes de billets pour les spectacles prévus le 7 juillet, date du second tour des législatives.
Vendredi, Tiago Rodrigues a lancé un appel personnel pour « faire barrage à l’extrême droite ». Lundi, le mot d’ordre était « Mobilisons-nous ! » pour les élections comme pour le festival, avec des tarifs réduits offerts au public de la région pour l’encourager à se déplacer.
Françoise Nyssen était également présente sur scène. Présidente de l’association de gestion du Festival d’Avignon et ancienne ministre de la Culture d’Emmanuel Macron, elle a choisi un discours peu politique. Citant brièvement Edgar Morin, elle encourage le public à venir au festival.
Dans un désir de partager une « expérience collective », Tiago Rodrigues souhaite que le festival soit le plus normal possible. Selon le metteur en scène portugais, un festival comme Avignon garantit un accès démocratique à une pluralité de visions du monde et à un discours équilibré. Il souligne que débattre pour éviter de se battre pourrait être une des caractéristiques génétiques du festival, défendant des valeurs démocratiques, populaires, écologistes, féministes et antiracistes.
Les syndicats culturels prévoient également des actions, dont une première manifestation déclarée le 29 juin, suivie d’une assemblée de parole libre au cloître Saint-Louis à 17 heures. Le 1er juillet, une conférence de presse intersyndicale se tiendra au même endroit à 13 heures. Plusieurs assemblées générales sectorielles sont également prévues à partir du 30 juin, avec les premiers résultats du scrutin.
« Comment faire en sorte que cette période, la première semaine du 29 juin, soit la plus attractive, la plus joyeuse et la plus citoyenne possible ? », s’interroge Alain Timar du groupement des Scènes d’Avignon et fondateur du Théâtre des Halles. Il souligne l’importance d’assumer les événements de manière volontaire pour déclarer notre engagement envers la culture. Il espère que cette rencontre symbolisera une union future.