Pour près de 39 % des passagers, la baisse du prix des billets de train doit être la priorité des compagnies ferroviaires, avant même la ponctualité et la réduction de l’impact environnemental, selon une enquête réalisée par le cabinet Wavestone.
Pour rendre le train plus attractif, il ne suffit pas d’être plus ponctuel ou plus respectueux de l’environnement : il doit surtout être plus abordable. Selon le Baromètre des nouvelles tendances de consommation 2024 réalisé par Wavestone, 39 % des voyageurs estiment que la baisse des prix des billets devrait être la priorité absolue des compagnies ferroviaires. Ce critère est largement en tête par rapport à d’autres, tels que la diminution des retards et annulations (18 %), la réduction du temps de voyage (10 %) ou la réouverture de certaines lignes (9 %). Seuls 8 % des participants mentionnent la limitation de l’impact environnemental, mais ce chiffre monte à 22 % chez les jeunes Français.
Si 28 % des 18-24 ans considèrent que la baisse des prix est une priorité, ce chiffre monte à 43 % chez les 45-54 ans et à 48 % chez les 55-64 ans, toutes nationalités confondues. « Bien que le pouvoir d’achat augmente généralement avec l’âge, les personnes actives et les seniors sont généralement ceux qui paient le plein tarif pour le train, tandis que les plus jeunes bénéficient d’offres avantageuses telles que le Max Jeunes [trajets illimités en TGV pour 79 € par mois] ou des abonnements pour étudiants », souligne Julien Joly, consultant senior en transports chez Wavestone.
« Développer des solutions pour réduire les prix »
« Deux principaux leviers permettraient de faire baisser les prix : l’ouverture à la concurrence et la réduction des péages ferroviaires, qui peuvent représenter jusqu’à 40 % du prix d’un billet », explique Julien Joly. Depuis l’arrivée de Trenitalia, le prix moyen d’un billet Paris-Lyon a baissé de 10 %. Quant à la subvention des péages ferroviaires, elle dépend de la volonté politique. En France, le TGV est généralement perçu comme cher car son financement repose entièrement sur les recettes des voyageurs, sans aucune aide publique. Comme dans le transport aérien, les prix varient en fonction du taux de remplissage et de la période de départ. À l’inverse, les TER et Intercités sont subventionnés respectivement par les régions et l’État, ce qui permet aux voyageurs de payer en moyenne seulement un tiers du prix réel.
Une autre solution qui pourrait encourager davantage de personnes à prendre le train est la mise en place de billets offrant un accès illimité au réseau ferroviaire. Inspiré du billet Deutschland Ticket en Allemagne, le Passe rail sera expérimenté du 1er juillet au 31 août 2024, permettant aux 16-27 ans de voyager à volonté sur l’ensemble des TER et Intercités de France pour 49 € par mois. Une offre qui s’éloigne du projet initial d’un billet accessible à tous et tout au long de l’année. Néanmoins, le gouvernement a indiqué qu’elle pourrait être étendue en fonction des résultats obtenus à la fin de l’année.
Cette enquête a été réalisée en novembre 2023 auprès de 1000 personnes représentatives de la population en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.