ANALYSE – Lors de sa rencontre avec Benyamin Netanyahou à la Maison Blanche, Kamala Harris a clairement affiché sa volonté de se démarquer de la politique de Joe Biden à l’égard du Premier ministre israélien, une position fortement critiquée par la gauche.
Recevant Benyamin Netanyahou jeudi à la Maison Blanche, Kamala Harris a su qu’elle était sous les feux des projecteurs. En tant que candidate potentielle à la présidence, elle devait réussir ses premiers pas sur la scène internationale et prendre position sur la politique américaine à l’égard de Gaza, un sujet qui divise profondément l’électorat démocrate.
À la suite de cette rencontre, la vice-présidente, lors d’une allocution sans la présence du Premier ministre, a laissé entendre un possible changement de ton vis-à-vis de l’allié israélien. Il ne s’agit pas d’une rupture avec la politique de Joe Biden, mais plutôt d’une évolution. Alors que le président américain a privilégié ces derniers mois les pressions en coulisses, donnant l’impression de céder à l’intransigeance de Netanyahou, Kamala Harris a décidé de marquer sa différence en promettant de ne pas rester « silencieuse » face aux souffrances du peuple palestinien.
Cette position est cruciale pour Kamala Harris, qui est plus que jamais le choix probable des démocrates pour les prochaines élections présidentielles. Son discours plus affirmé sur la question israélo-palestinienne pourrait lui permettre de séduire une partie de l’électorat de gauche, qui critique depuis longtemps la politique américaine jugée trop favorable à Israël.
Cependant, cette nouvelle posture ne fait pas l’unanimité au sein du Parti démocrate. Certains reprochent à Kamala Harris de ne pas être assez ferme à l’égard d’Israël, tandis que d’autres craignent qu’une prise de position trop claire en faveur des Palestiniens ne soit mal perçue par l’électorat pro-israélien aux États-Unis. La vice-présidente devra donc trouver un équilibre délicat pour satisfaire les différentes sensibilités au sein de son parti.
Cette rencontre à la Maison Blanche marque donc un tournant dans la politique étrangère américaine et dans la stratégie de Kamala Harris. En se positionnant différemment de Joe Biden sur la question israélo-palestinienne, la vice-présidente montre sa volonté de prendre des initiatives et de marquer sa propre empreinte sur la politique étrangère des États-Unis.
Il reste à voir comment les électeurs démocrates réagiront à cette prise de position et si elle permettra à Kamala Harris de renforcer sa légitimité en vue des prochaines élections présidentielles. Une chose est sûre : cette rencontre à la Maison Blanche restera dans les mémoires comme un moment clé dans la carrière politique de la vice-présidente américaine.