ANALYSE – Les prédictions des sondages semblent favorables à l’opposition alors que 21 millions de Vénézuéliens sont appelés à voter ce dimanche.
Caracas
« Si vous ne voulez pas voir le Venezuela sombrer dans un bain de sang, dans une guerre civile fratricide, engendrée par des fascistes, vous devez nous assurer la plus grande victoire électorale de l’histoire de notre peuple. » C’est avec ces mots menaçants que Nicolas Maduro s’est exprimé le 16 juillet dernier. Etait-il en train de prévenir qu’il mettrait le feu au pays en cas de défaite le 28 juillet ? Lors de son dernier meeting de campagne à Caracas, jeudi dernier, ses partisans se sont chargés d’expliquer le discours de leur leader.
« Le danger vient de l’opposition », de cette « droite fasciste » qui veut diviser les Vénézuéliens, explique Yaneth, une femme d’une cinquantaine d’années, habitante d’un quartier populaire. « Nous voulons simplement vivre en paix. » Le président, malgré ses tendances autoritaires clairement affichées, se présente comme le « gardien de la paix » du pays.
Ses spots télévisés mettent en scène un peuple en liesse, uni derrière lui. Mais en coulisses, des fissures apparaissent au sein du régime chaviste. Certains respectables officiers de l’armée émettent des critiques, des voix discordantes se font entendre au sein même du gouvernement. La victoire n’est donc pas assurée pour Nicolas Maduro.
En face, l’opposition semble plus que jamais déterminée à remporter ces élections. Les sondages sont formels : une majorité de Vénézuéliens appelle au changement, à une alternative à la politique menée par Maduro et son régime. La coalition d’opposition a su mobiliser ses troupes, malgré la répression et les menaces du pouvoir en place. Les discours des candidats de l’opposition font écho aux aspirations d’un peuple fatigué de la crise économique, de l’insécurité et des atteintes aux libertés individuelles.
Le scrutin de ce dimanche s’annonce donc crucial pour l’avenir du Venezuela. L’espoir d’un renouveau se dessine dans les urnes, mais la crainte d’une réaction violente du pouvoir en cas de défaite demeure présente dans tous les esprits. Les Vénézuéliens abordent ces élections avec un mélange d’espoir et d’appréhension, conscients que leur vote pourrait changer le cours de l’histoire de leur pays.
Il reste désormais à attendre les résultats de ce scrutin crucial pour le Venezuela, dans un climat de tension palpable à l’approche du jour J. Les bureaux de vote ouvriront sous haute surveillance pour garantir le bon déroulement du scrutin. Les regards du monde entier seront tournés vers ce petit pays d’Amérique latine, en attente du verdict des urnes qui pourrait avoir des répercussions bien au-delà de ses frontières.