Enfermé dans une interminable période de réserve électorale, avant d’être réduit au traitement des affaires courantes, le démissionnaire va quitter Matignon sans bilan.
Son gouvernement restera l’un des plus furtifs de la Ve République. Entre la nomination de ses ministres le 11 janvier, et l’acceptation de sa démission par Emmanuel Macron le 16 juillet, Gabriel Attal aura passé six mois et cinq jours aux manettes du pays. Mais, dans la frénésie des élections européennes, de la dissolution surprise, puis des législatives anticipées, personne ne s’est vraiment posé la question du bilan avec lequel il s’apprêtait à quitter Matignon. Un passage éclair au sommet de l’État, certes marqué par une communication tous azimuts, mais dont le temps d’action s’est en fait limité à trois petits mois utiles seulement.
En cette matinée de juillet, alors que les médias se préparent à annoncer la nouvelle de la démission du Premier ministre, les couloirs de l’Élysée bruissent de rumeurs. Les spéculations vont bon train quant à la raison de ce départ précipité, mais une chose est certaine : Gabriel Attal ne laissera pas un grand héritage derrière lui.
Pourtant, lors de sa prise de fonction en janvier dernier, l’homme politique promettait monts et merveilles. Il se présentait comme le visage du renouveau, la promesse d’un gouvernement transparent et efficace. Mais force est de constater que les six mois passés à la tête du pays auront été marqués par une série d’événements sans précédent, mettant à mal les ambitions du Premier ministre.
Pendant sa brève période au pouvoir, Gabriel Attal aura tenté de faire avancer plusieurs réformes majeures. Du projet de loi sur l’éducation à celui sur la santé, en passant par la réforme des retraites, de nombreuses initiatives ont été lancées, mais peu ont abouti. Les scandales politiques et les crises internationales auront vite pris le pas sur le programme initial du gouvernement, reléguant les réformes au second plan.
En parallèle, la communication de Gabriel Attal aura été omniprésente. Toujours à la une des médias, le Premier ministre aura multiplié les discours et les interviews pour tenter de convaincre les Français de sa légitimité. Mais malgré ses efforts, sa popularité n’aura cessé de chuter, laissant planer le doute quant à sa capacité à gouverner.
Ainsi, alors que l’heure des adieux approche, Gabriel Attal quittera Matignon sans véritable bilan à présenter. Son passage éclair au sommet de l’État restera marqué par l’échec et la déception, laissant un goût amer aux citoyens qui avaient placé en lui tant d’espoirs. Que restera-t-il de ces six mois de gouvernance éphémère ? Rien de plus qu’une page tournée, dans l’histoire déjà riche de la Ve République.