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GRAND REPORTAGE – Depuis plusieurs mois, les villes de l’est libyen connaissent un essor sans précédent avec de nombreux chantiers en cours. Après des années de conflit, de destruction et de négligence, les infrastructures locales ont grandement besoin d’être rénovées. Ces travaux sont menés par le clan du Maréchal Haftar et visent à redorer son image auprès de la population.
En envoyée spéciale à Derna et Benghazi, deux villes emblématiques de l’est libyen, j’ai pu constater de mes propres yeux l’ampleur des changements en cours. Après des années de stagnation, la Cyrénaïque, région de l’est libyen, est désormais le théâtre de grands travaux de reconstruction. À la tête de ces initiatives, le fonds de développement et de reconstruction de la Libye, dirigé par Belgacem Haftar, fils du Maréchal Haftar et leader de l’armée nationale arabe libyenne (ANL). La population locale, habituée aux ravages de la guerre, accueille favorablement ces travaux qui lui redonnent espoir.
Neuf mois se sont écoulés depuis le passage dévastateur de la tempête Daniel, qui a causé la mort de milliers de personnes et la disparition de milliers d’autres. À Derna, située à 300 km à l’est de Benghazi, la capitale de la Cyrénaïque, le changement est palpable. Les habitants se rassemblent dans le parc de la rue des Jardins une fois le soleil couché, savourant les améliorations apportées. Les enfants s’amusent sur un city stade, des balançoires et des toboggans, des équipements inédits en Libye.
« Je n’aurais jamais imaginé voir de tels changements dans notre ville », confie Nadia, une habitante de Derna. « Cela nous redonne de l’espoir pour l’avenir », ajoute-t-elle. Les chantiers se multiplient à une vitesse impressionnante, avec des rénovations de routes, d’écoles, d’hôpitaux et de logements. Les images des bâtiments en ruines laissent place à des structures modernes et fonctionnelles, offrant une nouvelle vie à ces villes meurtries.
La population de l’est libyen soutient largement ces initiatives de reconstruction, y voyant un signe d’espoir et de progrès pour leur région. Le clan du Maréchal Haftar en profite pour renforcer sa popularité et gagner en crédibilité auprès des habitants. Les récentes élections municipales ont d’ailleurs donné une large victoire aux partisans du Maréchal, ajoutant une dimension politique à ces travaux de reconstruction.
Cependant, certains doutent des motivations réelles du clan Haftar et s’interrogent sur les implications à long terme de ces chantiers. La transparence et l’efficacité des projets restent des points d’interrogation pour de nombreux observateurs, qui craignent que cette diplomatie du béton ne serve qu’à des fins politiques plutôt qu’à l’amélioration réelle des conditions de vie de la population.
Malgré ces doutes, une chose est certaine : l’est libyen est en pleine mutation, et les chantiers en cours témoignent d’une volonté de reconstruction et de renouveau. Reste à savoir si ces efforts seront durables et bénéficieront réellement à la population locale, ou s’ils resteront une simple manœuvre politique pour consolider le pouvoir en place.
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