Proche du cinéaste Michael Haneke et d’Éric Rohmer, la productrice avait remporté le César du Meilleur film pour Amour.
Une figure emblématique du cinéma s’est éteinte. Margaret Menegoz, qui a dirigé la société de production Les Films du Losange (Les Nuits de la pleine lune, L’Ami de mon amie, Le Temps du loup…), est décédée à l’âge de 83 ans, ce mercredi 7 août, a annoncé l’entreprise dans un communiqué.
Originaire de France et d’Allemagne, Margaret Menegoz s’est d’abord formée en tant que monteuse, avant de rencontrer son mari, le réalisateur Robert Menegoz, décédé en 2013. En 1975, elle rejoint Les Films du Losange, fondée notamment par le réalisateur Éric Rohmer une décennie plus tôt. Elle en est restée à la tête jusqu’en 2021.
«La base de la production, ce n’est pas l’argent»
Tout au long de sa carrière, Margaret Menegoz a produit les plus grands réalisateurs, de Wim Wenders (L’Ami américain) à Mauro Bolognini (La Dame aux camélias). Elle a permis à sa société de remporter le Bafta du meilleur film étranger en 1984 pour Danton d’Andrzej Wajda, la Palme d’or en 2009 pour Le Ruban blanc de Michael Haneke, ainsi qu’une autre Palme d’or, un César et un Oscar pour Amour de Michael Haneke en 2012-2013. Elle a également fait partie du jury du festival de Cannes en 1991, et a présidé Unifrance films de 2003 à 2009.
Celle qui affirmait «se mêler de tout» durant la production d’un film, de l’écriture du scénario à la sortie en salles, s’était confiée au Lesoir en 2002. «La base de la production, ce n’est pas l’argent. C’est un scénario et une relation de confiance avec un metteur en scène», disait-elle alors. «Sa belle voix grave et son accent, uniques, nous manquent terriblement» a déclaré la société de production dans un communiqué. «Toute l’équipe des Films du Losange, qui a tant appris à ses côtés, présente ses plus sincères condoléances à sa famille et ses proches».
Margaret Menegoz laisse derrière elle un héritage cinématographique inestimable, ayant contribué au succès de nombreux grands films internationaux. Son influence perdurera dans l’histoire du cinéma français.