Depuis sa récente victoire aux législatives, Aleksandar Vucic tente d’imposer au forceps la mise en exploitation d’un gisement par le groupe minier Rio Tinto, malgré les manifestations géantes qui secouent la Serbie.
À Belgrade, une marée humaine d’opposants au projet d’extraction du lithium a envahi les rues de la capitale samedi soir, marquant ainsi le point culminant de la révolte contre la mine géante que la compagnie Rio Tinto envisage d’ouvrir dans la vallée du Jadar, à l’ouest du pays. Zlatko Kokanovic, un fermier de Gornje Nedeljice et l’un des chefs de file du collectif citoyen Ne Damo Jadar (« Ne donnons pas le Jadar ! ») a averti : « Ce 10 août et les jours qui suivront détermineront notre avenir à jamais ». Ce rassemblement a été organisé par la Fédération des associations écologistes de Serbie (SEOS) sous le mot d’ordre « Il n’y aura pas de mine », exigeant ainsi l’adoption d’une loi interdisant l’exploitation de ce métal crucial pour la production de batteries des véhicules électriques.
Depuis plusieurs semaines, de vastes manifestations se déroulent dans plus de cinquante villes de la Serbie, malgré les vacances et la chaleur étouffante. Les manifestants scandent des slogans contre le gouvernement et la compagnie minière, exprimant leur refus catégorique de permettre l’exploitation de la mine de lithium.
La mobilisation citoyenne est sans précédent dans le pays, réunissant des personnes de tous horizons et de tous âges. La société civile serbe se dresse contre le pouvoir en place et dénonce le manque de transparence autour du projet minier. Les opposants mettent en garde contre les conséquences environnementales désastreuses que pourrait entraîner l’ouverture de la mine, notamment en termes de pollution de l’air, de l’eau et des sols.
Les autorités serbes, quant à elles, minimisent l’ampleur de la contestation et affirment que le projet minier est essentiel pour le développement économique du pays. Aleksandar Vucic, président de la Serbie, soutient ouvertement l’exploitation du gisement de lithium, mettant en avant les retombées financières attendues pour le pays.
Les manifestations pacifiques se poursuivent malgré la répression policière et les tentatives de dissuasion des autorités. Les citoyens serbes restent mobilisés et déterminés à faire entendre leur voix, refusant de céder face aux pressions du gouvernement.
La bataille pour le Jadar est loin d’être terminée et l’issue du conflit reste incertaine. Les opposants au projet minier restent vigilants et prêts à défendre coûte que coûte l’environnement et les ressources naturelles de la Serbie.