Par Elisa Doré
Centre de Munigi, dans la province du Nord-Kivu, République démocratique du Congo, le 19 juillet 2024.
DÉCRYPTAGE – L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) se réunira lors d’une réunion exceptionnelle pour décider si l’épidémie de mpox (anciennement appelée « monkey pox » ou « variole du singe ») qui sévit en Afrique constitue une urgence de santé publique de portée internationale. Pourquoi ce rebond épidémique suscite-t-il des inquiétudes ?
Le mercredi 14 août, des experts de l’OMS se réuniront pour évaluer si l’épidémie de mpox qui sévit actuellement en Afrique constitue une urgence de santé publique de portée internationale, le niveau le plus élevé d’alerte que l’autorité puisse activer. L’Agence de santé de l’Union africaine, Africa CDC, a déjà déclaré une « urgence de santé publique », son niveau d’alerte le plus élevé, face à l’épidémie. Depuis la dernière pandémie mondiale en 2022, qui a touché 100 000 cas dans une centaine de pays, le continent africain a enregistré 37 000 cas de mpox dans 15 pays, dont quatre (Burundi, Kenya, Rwanda et Ouganda) n’avaient jamais été touchés auparavant, a rapporté le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies en août 2024. Parmi ces cas, plus d’un tiers ont été signalés uniquement en 2024 en République démocratique du Congo (RDC), tandis qu’un nouveau variant…
Cette situation inquiétante soulève de nombreuses interrogations sur la capacité des systèmes de santé africains à faire face à une telle épidémie. La mpox, bien que moins mortelle que la variole, est une maladie très contagieuse qui peut se propager rapidement si des mesures adéquates ne sont pas prises. Les infrastructures sanitaires de nombreux pays africains sont déjà dépassées, et une augmentation soudaine du nombre de cas de mpox pourrait entraîner des conséquences désastreuses.
De plus, la mpox a montré des signes de résistance aux traitements habituellement utilisés pour lutter contre la variole. Cela complique encore davantage la gestion de l’épidémie et soulève des préoccupations quant à l’efficacité des mesures de contrôle mises en place par les autorités sanitaires.
Enfin, la mpox est une maladie qui peut avoir des répercussions économiques importantes. En plus des coûts directs liés au traitement des patients infectés, une épidémie de mpox peut entraîner des perturbations dans divers secteurs économiques, notamment le commerce et le tourisme. Les pays africains touchés pourraient subir des pertes financières considérables si l’épidémie n’est pas contenue rapidement.
Face à ces enjeux, l’OMS doit prendre des décisions difficiles quant aux mesures à mettre en place pour contenir l’épidémie de mpox en Afrique. La communauté internationale doit également se mobiliser pour soutenir les pays africains dans leur lutte contre cette maladie et renforcer leurs capacités à faire face à de telles situations d’urgence sanitaire.
Il est essentiel que des actions concrètes soient rapidement mises en œuvre pour éviter une escalade de l’épidémie de mpox en Afrique. La santé et la sécurité des populations africaines sont en jeu, et il est impératif que tous les acteurs concernés agissent de manière concertée pour prévenir une tragédie sanitaire majeure sur le continent.