Les recherches se poursuivent pour retrouver les deux derniers disparus après le naufrage d’un yacht de luxe
Cinq corps ont été repêchés ce mercredi mais les recherches continuent pour retrouver encore les deux derniers disparus lors du naufrage d’un yacht de luxe, lundi dernier.
Quinze des occupants ont été secourus, quatre corps ont été retrouvés et deux personnes sont encore portées disparues. Depuis lundi, les recherches sont menées sans interruption pour retrouver le magnat britannique Mike Lynch, sa fille de 18 ans, et deux couples d’amis qui ont disparu lors du naufrage du yacht de luxe le Bayesian. Le navire long de 56 mètres a sombré au fond de la mer Méditerranée après s’être retrouvé piégé dans une trombe marine. D’après les médias britanniques, qui ont pu consulter des images de vidéosurveillance, le bateau a chaviré en seulement 60 secondes.
Mardi, les plongeurs ont pu accéder à l’épave du bateau qui se trouve à 50 mètres de profondeur. Quasiment intacte, elle repose sur son côté tribord au fond de la mer. Mais cela ne rend pas les cabines plus accessibles. Au contraire, le terrain est particulièrement «hostile», a déclaré Marco Tilotta, un plongeur des pompiers basé à Palerme qui a visité le navire, au Times. «Il y a une myriade d’objets à l’intérieur et il sera très difficile de descendre les ponts par des escaliers étroits pour accéder aux cabines».
D’après un deuxième plongeur au Times, le sauvetage serait encore plus compliqué que celui du Costa Concordia, un paquebot de 114.000 tonnes qui a heurté un rocher près de la Toscane en 2012 avec 4000 personnes à son bord. 32 personnes y ont perdu la vie. «Le Bayesian est comme un mini Costa Concordia, mais il est plus difficile d’y pénétrer car les espaces sont très étroits et bloqués par des meubles et des câbles électriques», a-t-il déclaré.
Outre les obstacles rencontrés sur leur chemin, les plongeurs doivent évoluer dans un temps très limité dans les profondeurs. D’après la BBC, ils ne peuvent passer que 12 minutes sous l’eau. Ils mettent deux minutes à atteindre l’épave donc il leur reste seulement dix minutes pour l’explorer et remonter à la surface. Des plongeurs spécialisés formés pour travailler dans des espaces restreints ont dû être réquisitionnés par avion depuis Rome et la Sardaigne.
Navals, aériens et sous-marins : tous les moyens sont déployés pour retrouver les personnes disparues, vivantes ou mortes. Des véhicules sous-marins télécommandés, appelés ROV, ont été déployés par les garde-côtes pour soutenir l’opération. Ces véhicules sont capables d’opérer sur le fond marin plus longtemps que les plongeurs ou les sauveteurs. Ces derniers peuvent opérer à une profondeur allant jusqu’à 300 mètres et pendant six à sept heures. Il peut également enregistrer des images détaillées.
Les plongeurs ont l’espoir que les deux dernières personnes disparues se trouvent dans une poche d’air. Des experts ont fait remarquer aux médias britanniques que les yachts tels que le «Bayesian» étaient conçus avec des portes étanches pouvant créer des poches d’air permettant une chance de survie pendant un certain temps. «Il y a eu des cas de survivants», a rappelé Jean-Baptiste Souppez, expert britannique en ingénierie et membre de la Royal Institution of Naval Architects.
Il a alors cité le cas du marin nigérian Harrison Okene, secouru en 2013, après avoir passé près de trois jours piégé dans une poche d’air à la suite du chavirement de son navire au large du Nigeria. Mais des poches d’air sont impossibles à prédire, a-t-il ajouté.
Si tel était le cas, les secours auraient une «très petite fenêtre de temps pour essayer de trouver les personnes coincées à l’intérieur», témoigne de son côté Nick Sloane, qui a travaillé sur l’opération de sauvetage du Costa Concordia en 2012, à Sky News. «Vous avez un maximum de deux à trois jours pour essayer de faire sortir quelqu’un, donc les prochaines 24 heures sont cruciales», a-t-il expliqué. Un responsable des garde-côtes, le capitaine Vincenzo Zagarola, a cependant fait part de ses doutes concernant cette hypothèse mardi à la radio italienne. Selon lui, il est «difficile d’imaginer» que les recherches puissent bien se terminer.