Un constat alarmant vient d’être révélé dans une étude menée par Pouget Consultants pour Ignes : moins de 10% des logements neufs en France sont adaptés à la chaleur estivale. Une donnée surprenante qui met en lumière le déficit de confort des habitations vis-à-vis des fortes chaleurs, malgré les avancées en matière de performance énergétique.
Selon les chiffres de l’Ademe, les logements respectant la réglementation RE2020 offrent un niveau de confort d’été supérieur à ceux construits selon la réglementation RT2012. Cependant, même parmi les logements classés A en termes de performance énergétique, une grande majorité se révèle inadaptée à la chaleur estivale. En effet, 31% de ces habitations sont considérées comme « insuffisantes » en termes de confort estival, principalement en raison d’un manque de protections solaires extérieures.
À l’inverse, les logements classés F ou G, véritables passoires thermiques en hiver, deviennent de véritables « bouilloires thermiques » pendant la saison estivale. Près de 60% d’entre eux sont classés comme tels par l’indicateur de confort d’été du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Un constat alarmant qui révèle que 9 logements sur 10 en France ne sont pas adaptés aux fortes chaleurs estivales.
Il est intéressant de noter que l’isolation d’un logement peut être jugée satisfaisante en été et insuffisante en hiver, et vice-versa. Cette incohérence concerne près d’un tiers des logements étudiés, qu’ils soient anciens ou neufs. Selon Anne-Sophie Perrissin-Fabert, déléguée générale d’Ignes, « l’isolation du bâtiment est une condition nécessaire mais insuffisante pour le confort d’été. D’autres éléments tels que la gestion des apports solaires ou la conception du logement doivent également être pris en compte ».
Malgré l’intégration de l’indicateur de confort d’été dans le DPE depuis juillet 2021, de nombreux paramètres restent absents de l’évaluation du confort estival. La Fondation Abbé Pierre a récemment alerté sur le risque croissant de décès liés à la chaleur en Europe, un phénomène qui pourrait tripler d’ici 2100 selon une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet. Il est donc urgent d’améliorer la prise en compte du confort d’été dans les dispositifs de performance énergétique des logements pour prévenir les risques sanitaires associés aux vagues de chaleur de plus en plus fréquentes.