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ENTRETIEN – De nouvelles découvertes scientifiques viennent bouleverser les idées reçues sur l’hormonothérapie de la ménopause. Alors qu’il y a vingt ans, cette méthode de traitement faisait l’objet de nombreuses controverses en raison des risques potentiels pour la santé, des études récentes viennent remettre en question ces conclusions. Geneviève Plu-Bureau, directrice de l’unité de gynécologie aux Hôpitaux de Paris, nous éclaire sur ces nouveaux éléments.
LE FIGARO. – Qu’est-ce qui a conduit à la stigmatisation de l’hormonothérapie de la ménopause ?
Dr GENEVIÈVE PLU-BUREAU. – La stigmatisation de l’hormonothérapie est en grande partie due à une étude américaine, la Women’s Health Initiative (WHI), publiée en 2002. Cette étude a mis en évidence un lien entre le traitement hormonal de la ménopause et le risque accru de cancer du sein et de maladies cardio-vasculaires. Cette révélation a provoqué une panique généralisée tant chez les professionnels de santé que chez les patientes, entraînant une chute significative du recours à l’hormonothérapie en France. Cependant, de nouvelles données remettent en question ces conclusions.
Quels sont ces nouveaux éléments ?
Une réévaluation des données de l’étude WHI ainsi que d’autres études a montré que les risques associés à l’hormonothérapie varient en fonction de l’âge de la patiente au début du traitement, du type d’hormones utilisées et de la durée du traitement. L’étude WHI, menée sur des femmes âgées en moyenne de 63 ans, ne prend pas en compte les bénéfices potentiels du traitement hormonal chez des femmes plus jeunes. Par exemple, il a été démontré que l’hormonothérapie peut offrir une protection contre les facteurs de risques cardio-vasculaires chez les femmes ménopausées.
En outre, les méthodes d’administration du traitement hormonal varient selon les pays. En France, l’administration par voie transdermique offre des avantages en réduisant les risques cardio-vasculaires et de cancer du sein sur le long terme.
En plus des bénéfices cardio-vasculaires récemment mis en avant, l’hormonothérapie permet également de soulager rapidement les symptômes de la ménopause tels que les bouffées de chaleur sévères.
L’hormonothérapie présente-t-elle d’autres avantages pour les femmes ménopausées ?
En effet, en plus des bénéfices cardio-vasculaires et symptomatiques, l’hormonothérapie peut contribuer à réduire la perte osseuse liée à l’âge et à diminuer le risque d’ostéoporose. D’autres études ont également mis en lumière une réduction de l’incidence de certains cancers chez les femmes traitées.
Il convient toutefois de rappeler que l’hormonothérapie est contre-indiquée chez les femmes ayant des antécédents de cancer du sein hormono-dépendants ou présentant une intolérance aux hormones. Dans ces cas, des alternatives non hormonales peuvent être envisagées.
Quel message souhaitez-vous adresser aux femmes concernées par la ménopause ?
Il est essentiel de sensibiliser les femmes aux bénéfices potentiels de l’hormonothérapie de la ménopause et de lever les tabous qui persistent autour de cette méthode de traitement. Malgré les craintes suscitées par des études passées, les nouvelles données scientifiques appuient l’efficacité et la sécurité de cette approche. Il est primordial que les patientes soient informées de ces avancées pour prendre des décisions éclairées concernant leur santé.
Ces nouvelles informations sur l’hormonothérapie de la ménopause ouvrent la voie à une meilleure prise en charge des symptômes liés à la ménopause et à une amélioration de la qualité de vie des femmes ménopausées. Il est important de mettre en avant les bénéfices avérés de cette méthode de traitement pour permettre aux patientes de faire des choix informés et personnalisés en matière de santé.
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