REPORTAGE – En 2023, près de 40 000 migrants en provenance des côtes africaines ont débarqué sur l’archipel espagnol de l’Atlantique. Un nombre record qui suscite l’inquiétude des autorités dépassées par ces arrivées massives. Moins contrôlée que la Méditerranée, cette nouvelle route de l’espoir est remplie de dangers pour des candidats à l’exil qui risquent leur vie à bord de pirogues.
Sur l’océan, il n’y a ni frontières ni barbelés, mais le passage est encore pire!» Devant les portes bien gardées de Las Raíces, le plus grand centre d’hébergement provisoire de Tenerife, Ousmane* raconte ce qu’il a vu de ses propres yeux, ce qu’il a enduré.
Avec des baskets autour du cou pour les protéger, un sweat à cagoule pour se protéger du vent, et un tee-shirt du Barça comme porte-bonheur. «Barça o Barzakh» («le Barça ou la mort»)! Inspirée du maillot de l’équipe de football du FC Barcelone, cette expression est devenue la devise de tous les candidats à l’exil, et son tee-shirt, leur symbole. En juin dernier, c’est dans un moment d’impulsion que ce Sénégalais de 25 ans a décidé, au milieu de la nuit la plus sombre, de se mêler à un groupe de migrants rassemblés sur la plage de Nouakchott, en Mauritanie. Pour échapper aux patrouilles des gardes-côtes, la chaloupe surchargée a pris le large. Galvanisé par son courage et sa fierté d’avoir économisé les 650 000 francs…
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