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EXCLUSIVITÉ – Yannick Neuder, député LR de l’Isère et rapporteur général de la Commission des Affaires sociales, a pris une initiative audacieuse en adressant une demande formelle aux ministres de la Santé et de la Recherche pour la réouverture des postes d’internes. Cette action a mis davantage de pression sur le gouvernement, suite à l’annonce de la suppression de 1500 postes d’internes pour la rentrée. Cette mesure a suscité une vague d’émotions au sein des futurs médecins qui seront amenés à manquer dans les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) dès l’automne.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Frédéric Valletoux, ministre délégué à la santé démissionnaire, a reconnu qu’une cinquantaine d’établissements hospitaliers étaient actuellement sous tension. Le Professeur Peyromaure, chef du service d’urologie de l’hôpital Cochin, a clairement affirmé que si le gouvernement ne comblait pas le déficit de postes d’internes, les hôpitaux seraient contraints de recruter des médecins étrangers pour pallier à ce manque.
Cette décision a provoqué de vives réactions parmi les 7500 étudiants ayant achevé leurs six années d’études acharnées. Surnommés la « promo crash test », ces internes ont vu leurs perspectives d’avenir bouleversées par les 1500 postes supprimés. Le choix de leur spécialité et de la ville où ils exerceront pendant 5 à 6 ans s’en trouve considérablement réduit, ce qui est perçu comme une injustice manifeste.
Face à cette situation, une pétition lancée sur Change.org a recueilli plus de 55 000 signatures, pointant du doigt les dysfonctionnements de la réforme de l’internat. Hélène Hérubel, à l’origine de la contestation, déplore le manque de clarté des référentiels du concours de l’internat et les changements constants survenus tout au long du cursus.
Certains étudiants, écœurés par cette situation, envisagent même de s’expatrier à l’étranger. Yannick Neuder, en tant que médecin et député, dénonce l’amateurisme avec lequel cette réforme a été mise en place et exhorte le gouvernement à revoir sa position.
Dans une interview accordée au Lesoir, Yannick Neuder revient sur son courrier aux ministres de la Santé et de la Recherche, appelant à la réouverture des postes pour la promotion 2024. Malgré l’avancée du processus d’attribution des postes, le député estime qu’il n’est jamais trop tard pour rectifier une décision prise à la hâte.
Le député souligne également l’impact de cette réforme sur le paysage médical français. En effet, le manque de postes d’internes renforce la pénurie de médecins dans de nombreux établissements de santé, aggravant ainsi la situation déjà préoccupante des déserts médicaux. Cette crise affecte tant les grandes agglomérations que les zones rurales, touchant à la fois la médecine générale et l’hôpital public.
Les récentes prises de position de certaines organisations, comme la conférence des doyens de médecine, en faveur de la réforme gouvernementale traduisent un fossé grandissant entre les différents acteurs du secteur de la santé. Yannick Neuder fait état de mouvements de contestation au sein des étudiants en médecine, qui réclament une meilleure adéquation entre leurs aspirations professionnelles et leur affectation.
Le député soulève une question capitale concernant les possibles recours judiciaires pour « rupture d’égalité ». Il insiste sur le rôle du Parlement dans le contrôle de l’action gouvernementale, et annonce une nouvelle évaluation de la loi « Ma Santé », qui mettra en lumière les dysfonctionnements de la réforme de l’internat.
La mobilisation des étudiants en médecine de l’UFR de médecine de Paris-Cité, ainsi que les enquêtes réalisées auprès des futurs médecins, révèlent une préoccupation croissante quant à l’avenir de la profession en France. Plusieurs facteurs contribuent à une possible fuite des cerveaux à l’étranger, augmentant le risque de voir s’installer un déficit de praticiens dans le pays.
En fin de compte, Yannick Neuder souligne l’urgence de revoir en profondeur la politique de formation des médecins en France. Loin de résoudre les problèmes de pénurie médicale, la réforme actuelle risque au contraire d’aggraver la crise en éloignant les jeunes talents de notre système de santé. Le député formule des propositions concrètes visant à renverser la logique actuelle et à favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de professionnels de santé, mieux formés et mieux répartis sur le territoire.
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