Les Brésiliens cherchent une alternative à la plateforme d’Elon Musk, qui jouait un rôle important dans la vie politique du pays.
Depuis la suspension du réseau social X au Brésil fin août, les internautes se tournent vers d’autres plateformes pour rester connectés et partager leurs pensées. Bluesky et Threads sont deux de ces alternatives, offrant la possibilité de publier des textes courts accompagnés d’images. Ces plateformes ont connu une forte popularité ces derniers jours, devenant parmi les applications les plus téléchargées au Brésil.
Bluesky, réseau créé par Jack Dorsey, a vu son nombre d’utilisateurs augmenter de façon significative, passant de 6 à 8 millions selon les chiffres fournis par l’entreprise. Le portugais est devenu la langue la plus utilisée sur ce réseau social. Threads, lançé il y a un an par Meta, a également vu un engouement de la part des Brésiliens, avec une multiplication par quatre des recherches du terme « Threads » sur Google depuis la suspension de X.
Cependant, des différences subsistent par rapport à X, notamment l’absence de fonctionnalités comme les TT (Trending Topics) ou la publication de vidéos. Le ton souvent polémique et agressif qui caractérisait X n’est pas retrouvé sur Bluesky et Threads, offrant un climat plus tempéré aux utilisateurs.
Les personnalités politiques brésiliennes ont également trouvé un nouveau terrain de jeu sur ces plateformes alternatives. Luiz Inacio Lula da Silva, président de gauche, est devenu actif sur Bluesky et Threads, publiant régulièrement du contenu. En revanche, Jair Bolsonaro, grand admirateur d’Elon Musk, a refusé de rejoindre Bluesky et utilise son compte Threads pour rediriger ses partisans vers Telegram, une autre application de messagerie.
La décision d’Alexandre Moraes de suspendre X a été motivée par des accusations selon lesquelles Elon Musk aurait réactivé des comptes suspendus par la justice brésilienne, notamment ceux de partisans de l’ancien président Bolsonaro. Ce dernier s’est associé aux protestations d’Elon Musk contre la censure. L’ombre de Bolsonaro plane donc sur l’avenir des réseaux sociaux au Brésil, alors que Threads et Bluesky se disputent pour devenir la nouvelle arène en ligne de la politique brésilienne.