Créée à partir d’une collaboration entre les stylistes de Renault et le designer Ora Ïto, cette société au losange réinterprète son coupé de grand tourisme des années 1970. Dimanche 15 septembre, lors du concours d’élégance de Chantilly, le public découvrira en exclusivité cette œuvre d’art unique.
Comment donner un coup de jeune à une Renault 17 ? Ce qui était au départ une simple aspiration, voire un défi lancé lors d’une discussion informelle à la direction marketing de Renault, a finalement pris forme. A partir d’un coupé R17 appartenant au musée de la marque, Renault s’est associé au designer Ora Ïto, fils du joaillier Pascal Morabito, pour donner naissance à un restomod. En 2022, le concept R5 Turbo 3E avait déjà ravivé la passion pour la célèbre R5 Turbo des années 1980. Aujourd’hui, la R17 Ora Ïto suivra ses traces en étant dévoilée lors du concours d’élégance de Chantilly, le dimanche 15 septembre, avant de briller au Mondial de l’Automobile à Paris du 14 au 20 octobre. Il y a cinquante-trois ans, Renault était déjà au cœur du salon de Paris avec son nouveau coupé de haut de gamme, marquant ainsi son désir de véhiculer une image plus dynamique. A cette époque, la concurrence comme Peugeot pouvait compter sur ses coupés et cabriolets 304 et 504.
Trois types de carrosserie étaient proposés pour la R17 de 1971.
Les coupés R15 et R17 avaient été développés à partir de la berline R12 par Renault. La gamme comprenait trois types de carrosserie – un coach avec des vitres arrière, un coupé et un coupé à toit ouvrant en vinyle – et trois motorisations différentes. Produits jusqu’en 1979 à plus de 300 000 unités dont près de 95 000 R17, ces coupés avaient été remplacés par la Fuego. Aujourd’hui, ils font le bonheur des collectionneurs d’automobiles anciennes, car les R15 et R17 sont devenues rares sur nos routes. En ce début d’année 2024, la collaboration entre Ora Ïto et l’équipe de design du Technocentre Renault a donné naissance à une R17 exceptionnelle. Ses courbes rappellent quelque chose de familier, mais témoignent également d’une nouvelle dimension.
Portant la signature du designer Ora Ïto, la R17 Restomod adopte une coque en carbone et une motorisation électrique.
Construite sur le châssis de la R12, la R17 conserve les portes, les vitrages et la structure centrale, mais la carrosserie élargie de 17 centimètres semble transformée. A côté de l’original, avec ses 4,25 mètres de long et 1,63 mètre de large, elle semble être un jouet miniature. Avec ses ailes élargies, ses grandes jantes, ses bas de caisse et ses phares rectangulaires remplaçant les phares ronds, son bandeau lumineux à l’arrière et sa peinture brun Galactique, la R17 du XXIe siècle semble tout droit sortie d’un film de science-fiction. Selon le designer de quarante ans connu pour son travail de réinterprétation du design d’objets ou de maroquinerie, la collaboration avec Gilles Vidal, directeur du design Renault, et Sandeep Bhambra, responsable du design des concepts Renault, avait pour but de créer un thème rétrofuturiste, presque cinématographique. Il voulait envelopper la Renault 17 d’un style moderne et la ramener à notre époque avec sa propre esthétique : fluidité, dynamisme, rationalité et une simplicité épurée.
La planche de bord réinterprète la version de 1971.
A l’intérieur, la modernité est aussi de mise. Ora Ïto a cherché à préserver l’essence du design original tout en y apportant une touche contemporaine. Les quatre compteurs ronds sous une casquette ont été remplacés par des blocs rectangulaires à affichage numérique sur fond rouge. Le volant à une branche horizontale rappelle également celui de l’ancienne R17. Le traitement de la sellerie est également très moderne, avec des sièges recouverts d’un tissu inspiré du monde de l’ameublement : une fine laine Mérinos satinée pour la partie marron et un tissu en laine bouclée pour le beige.
Les cadrans rectangulaires remplacent les compteurs ronds de 1971.
Sous sa carrosserie en carbone, qui permet de réduire le poids à moins de 1,5 tonne, la R17 est désormais équipée d’une motorisation électrique. La batterie de 50 kWh située à l’arrière alimente un moteur électrique de 270 chevaux qui entraîne les roues arrière. Chez Renault, on tient à préciser que ce concept ne préfigure pas un modèle de série. Cependant, les idées et les inspirations véhiculées par ce projet alimenteront le travail des designers de la marque à l’avenir.