Au cœur de l’effervescence parisienne, Michel Houellebecq, écrivain de renom et lauréat du Goncourt, a accordé une interview exclusive au Financial Times. C’est dans le décor pittoresque de la rue Daguerre qu’il s’est confié à la journaliste Magdalena Miecznicka, dégustant des escargots « sauvages » accompagnés d’un verre de vin, avant de se voir offrir les traditionnelles bises parisiennes.
L’auteur, réputé pour sa discrétion médiatique, révèle alors sa vision de la politique française sans langue de bois. Pour lui, c’est l’immigration et le mépris des élites envers le peuple qui ont favorisé l’essor de l’extrême droite dans le pays depuis deux décennies. Il dénonce notamment le contournement du vote sur le Traité constitutionnel en 2005, transformé en ratification du Traité de Lisbonne, ce qui a profondément marqué les esprits. Michel Houellebecq déplore également le clivage entre les élites et le reste de la population, décrivant les Français comme des « ploucs » aux yeux de ceux qui se croient intellectuellement et moralement supérieurs.
L’écrivain fait également part de son analyse des enjeux internationaux, notamment en abordant la question de l’Ukraine. Sur ce sujet, il affiche une indifférence surprenante, déclarant n’avoir que peu d’intérêt pour ce conflit. Il exprime même son admiration pour Donald Trump, préférant un président qui ne déclenche pas de nouveaux conflits. En parlant de l’Ukraine, il se montre incisif : « Qu’est-ce que j’en ai à faire ? ». Pour lui, laisser les choses suivre leur cours naturel est la meilleure solution, critiquant au passage les idées humanitaires qu’il juge inefficaces.
Évoquant le passé colonial de la France, Michel Houellebecq souligne le désintérêt général et le manque de culpabilité des Français vis-à-vis de leurs anciennes colonies. Seule exception, l’Algérie, colonie de peuplement à laquelle l’écrivain a été intimement lié dans sa jeunesse. Il évoque également les conflits ethniques liés au trafic de drogue en France, soulignant une violence croissante mais relativement contenue par rapport à d’autres pays.
Au fil de cette interview captivante, Michel Houellebecq se révèle un observateur aiguisé de la société française et internationale, partageant sans filtre ses opinions souvent dérangeantes. Son regard perçant sur le monde politique et social ne laisse personne indifférent, faisant de lui un écrivain à part dans le paysage littéraire français.