Certains espéraient une baisse des prix pour relancer le marché. Une diminution a été constatée en 2023, mais elle reste légère. Et elle risque d’être de courte durée. « Les prix baissent, mais pas suffisamment », a déclaré Élodie Frémont, présidente de la commission des statistiques immobilières et notaire à Paris. Selon Louis du Clary, fondateur d’Enchères Immo, le recul des prix ne peut être amorcé que par un profond désaccord entre les acheteurs et les vendeurs concernant le prix du bien. Un écart existe bel et bien actuellement, mais il ne cesse de se réduire, selon l’index Gapi, un indice comparant les attentes des vendeurs, les offres des acheteurs et les estimations des professionnels, développé par Enchères Immo sur une moyenne de 60 jours.
« Les vendeurs se sont rapprochés des estimations des professionnels. Ils ont pris conscience du blocage du marché et de la nécessité de se conformer à l’estimation professionnelle s’ils veulent vendre. Alors que l’écart entre les attentes des vendeurs et les offres des acheteurs atteignait presque 11 % en mai 2023, on constate qu’il se stabilise autour de 7 % depuis le mois de mai », souligne Louis du Clary. Cet indice repose sur plus de 2000 transactions depuis le début de l’année 2023. Il ne s’agit pas de ventes finalisées, mais d’accords de principe, permettant de disposer de données plus récentes, datant de septembre. L’écart entre l’attente du vendeur et l’estimation d’un agent immobilier est de 3,9 %. « Même si les vendeurs acceptent de se rapprocher des estimations des professionnels, les prix des appartements n’enregistreront pas une baisse de 10 %. Les vendeurs ont compris que les taux d’intérêt baissaient, ce qui signifie que les acheteurs disposent de plus de pouvoir d’achat », explique-t-il.
Avec des taux qui baissent, les prix remontent
Maintenant que les taux se stabilisent, voire baissent, il n’y a aucune raison concrète pour que les prix diminuent. Le taux d’intérêt moyen (hors frais et assurances) des nouveaux prêts en juillet a atteint 3,64 % (contre 3,70 % en juin), selon le courtier Cafpi. « Les prix ne peuvent pas beaucoup baisser car les vendeurs n’ont absolument aucun intérêt dans un contexte de baisse ou de stabilisation des taux », analyse Louis du Clary. Cette hypothèse est en ligne avec celle développée par le site d’estimation immobilière Meilleurs Agents, qui prévoit une reprise des prix en 2025. Ce serait une situation inédite depuis 2022 ! Plusieurs indicateurs sont au vert : les revenus augmentent, l’inflation continue de ralentir.
