ANALYSE – En Arizona, un nombre croissant de personnalités républicaines se détournent de leur parti pour soutenir la candidate démocrate, un phénomène qui pourrait bien changer la donne dans cet État crucial pour l’élection présidentielle.
Depuis son bureau à Phoenix, Paul Hickman contemple un grand portrait dédicacé de John McCain en maillot de football américain. Pendant dix-huit ans, il a été un proche collaborateur de l’ancien sénateur républicain de l’Arizona, décédé en 2018. Aujourd’hui, en tant que président de l’association des banquiers de l’Arizona, il a pris la tête du mouvement Républicains pour Harris, un groupe soutenant ouvertement la candidate démocrate. Sur les voies express de Phoenix, des panneaux lumineux aux couleurs de l’Arizona affichent leur position, soulignant l’importance de cet État dans la course à la Maison Blanche.
« Je ne reconnais plus le Parti républicain que je connaissais », explique Paul Hickman. « Sous Donald Trump, il est devenu un culte de la personnalité. Celui que je soutenais, incarné par John McCain, prônait le libre-échange, l’immigration légale et les valeurs américaines. Celui de Donald Trump ressemble à quelque chose de complètement différent. »
Ce revirement au sein du parti républicain en faveur de la candidate démocrate est un signe fort de l’évolution des mentalités aux États-Unis. Alors que le pays est profondément divisé, les républicains modérés se sentent de plus en plus exclus du parti, poussés à rejoindre des mouvements tels que Républicains pour Harris qui défendent une approche plus centriste de la politique.
Dans un contexte électoral tendu et incertain, l’Arizona pourrait bien devenir un État pivot où les voix des républicains désabusés pourraient faire basculer l’élection en faveur de la candidate démocrate. Les prochaines semaines diront si ce mouvement de ralliement des républicains à la candidature de Harris est un phénomène isolé ou s’il s’agit d’une tendance lourde qui pourrait changer la donne au niveau national.