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REPORTAGE – L’élimination de Hassan Nasrallah et la décapitation du Hezbollah ravive les tensions sectaires au Liban
Soudain, les clients sont priés de partir. « Nous avons reçu l’ordre d’un proche du Hezbollah de fermer », chuchote le serveur d’un restaurant dans le quartier de Hamra, en encaissant les dernières factures. À quelques mètres, une vieille dame couverte d’un voile noir s’écrie en pleurant « oh mon Dieu, ya seyyed », le titre donné aux descendants du prophète, qui portent le turban noir.
Il est 14h30 ce samedi 28 septembre lorsque le Hezbollah publie un communiqué mettant fin à un suspense qui pesait sur le Liban depuis près de 24 heures : « Seyyed Hassan Nasrallah a rejoint ses compagnons martyrs (…) qu’il a guidés pendant près de trente ans. » L’un des hommes considérés comme les plus influents du Moyen-Orient a été tué « dans une attaque perfide du sionisme sur la banlieue sud de Beyrouth », selon le communiqué du Parti de Dieu.
Immédiatement, le deuil se propage à Hamra, les commerçants sortent dans les rues…
La mort de Nasrallah, chef charismatique du Hezbollah, laisse un vide immense dans le paysage politique libanais. Connu pour son discours enflammé et son engagement envers la résistance contre Israël, sa disparition laisse craindre une escalade de violence sectaire au Liban, déjà fragilisé par de profondes divisions confessionnelles.
La crainte d’une reprise des affrontements entre sunnites et chiites est palpable dans les rues de Beyrouth. Les quartiers qui étaient autrefois des zones mixtes où les sunnites et les chiites cohabitaient pacifiquement se retrouvent désormais séparés par des barricades improvisées. Les affrontements sporadiques entre les deux communautés font craindre une nouvelle guerre civile, alors que le pays est encore en convalescence après des années de conflits violents.
Les factions sunnites, dirigées par le Courant du futur, ont rapidement accusé le Hezbollah d’avoir orchestré la mort de Nasrallah pour renforcer son emprise sur le pays. Les tensions entre les deux groupes rivaux sont à leur paroxysme, et le spectre d’une guerre ouverte entre sunnites et chiites plane sur le Liban.
Dans ce climat de méfiance et de suspicion, les habitants cherchent des réponses à des questions sans réponse. Qui a vraiment tué Nasrallah ? Pourquoi le Hezbollah a-t-il fermé tous ses établissements et appelé à des jours de deuil national ? Les rumeurs et les théories du complot se multiplient, alimentant le cycle de la violence et du chaos qui menace de submerger le Liban.
Alors que le pays tente de panser ses plaies et de se reconstruire après des décennies de guerre et d’instabilité, la mort de Nasrallah et la décapitation du Hezbollah mettent en lumière les fissures qui divisent profondément la société libanaise. Les plaies de la guerre civile ne sont pas encore refermées, et le spectre de la violence sectaire plane toujours sur un pays en proie à l’incertitude et à la peur.
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