REPORTAGE – L’attention accrue des autorités, les incompréhensions… Face aux difficultés, l’aide aux déplacés ukrainiens se poursuit discrètement.
À Moscou
« Sans leur aide, je ne sais pas comment j’aurais survécu », murmure Marina*, les larmes aux yeux et la voix tremblante. Elle parle des volontaires russes qui l’ont accueillie « comme une deuxième famille » à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville du pays. Au milieu des rayons remplis d’aide humanitaire, cette femme de 49 ans aux cheveux noirs est venue chercher des produits de première nécessité en ce jour d’août. Nous sommes au Goumsklad – un dépôt humanitaire en français. Ce local a été ouvert au printemps 2022 dans les faubourgs de Saint-Pétersbourg, où des dizaines de réfugiés défilent chaque jour.
Marina a vécu l’enfer. Elle a vu tomber, heure après heure, Bakhmout, sa ville natale, concassée, rasée par des mois de combats. « Avec mon mari, on a voulu rester, mais à un moment, ce n’était plus possible, sans eau, sans gaz, ni électricité. Ce sont les Ukrainiens qui nous ont évacués, on a pu emporter que deux sacs…
Les autorités locales ont intensifié leurs efforts pour venir en aide aux déplacés, mais des incompréhensions persistent. De nombreux réfugiés se plaignent de lenteurs dans les procédures administratives, de difficultés à accéder à un logement décent, à un emploi stable. « On se sent parfois abandonnés, livrés à nous-mêmes dans ce pays étranger », confie Anna, une autre déplacée ukrainienne.
Malgré ces obstacles, des initiatives locales voient le jour pour soutenir les réfugiés. Des associations se mobilisent, des particuliers ouvrent leur porte et leur cœur aux Ukrainiens en détresse. C’est le cas de Nina, une retraitée de 70 ans qui a transformé son appartement en véritable havre de paix pour Marina et d’autres réfugiés. « C’est notre devoir d’aider ceux qui souffrent, peu importe leur nationalité », explique-t-elle avec bienveillance.
Pendant ce temps, le conflit en Ukraine se poursuit, laissant derrière lui des milliers de vies brisées, des familles déchirées. Dans ce contexte, l’assistance aux déplacés reste un enjeu majeur, nécessitant une coordination et une solidarité sans faille. Face à la crise humanitaire qui perdure, la Communauté internationale doit redoubler d’efforts pour venir en aide aux populations vulnérables, déplacées par la guerre.
En cette journée d’août, Marina repart de Saint-Pétersbourg avec un sac rempli de denrées essentielles et le cœur plein de gratitude envers ceux qui lui ont tendu la main dans le moment le plus sombre de sa vie. Comme elle, des milliers d’Ukrainiens déplacés trouvent un peu d’espoir et de réconfort grâce à la générosité et à la solidarité des Russes, malgré les tensions politiques qui divisent les deux pays.
L’aide aux déplacés ukrainiens continue, discrètement mais avec détermination, portée par la volonté de sauver des vies et de restaurer un peu d’humanité dans un monde marqué par la violence et la destruction. Chaque geste de solidarité, chaque acte de générosité compte, dans cette tragédie qui ne cesse de faire des victimes innocentes.