Pressenti pour devenir Premier ministre à la place de Michel Barnier, le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a révélé au Parisien qu’il n’éprouvait pas d’amertume et qu’il souhaitait « aider au succès du nouveau gouvernement ».
En août, l’entourage de Xavier Bertrand le voyait « prêt à relever le défi ». En septembre, il était l’un des candidats les plus crédibles au poste de Premier ministre. Cependant, Emmanuel Macron a finalement nommé Michel Barnier. Depuis lors, l’ancien ministre du Travail de François Fillon est resté silencieux. Ce samedi 12 octobre, Xavier Bertrand a accordé une interview au Parisien dans laquelle il fait le bilan de cette période et commente les premiers pas du nouvel exécutif. Il établit un lien entre son éviction et Marine Le Pen, affirmant qu’elle le considérait comme une menace sérieuse pour son avenir en raison de son expérience.
En tant qu’ennemi historique du Rassemblement National, qu’il a déjà battu deux fois dans sa région en 2015 et en 2021, Xavier Bertrand se pose en rival par son discours contre les délocalisations et les fermetures d’entreprises dans le nord du pays. Il n’a donc pas été surpris de voir Marine Le Pen menacer de renverser le gouvernement si celui-ci était dirigé par lui. Sans doute, Emmanuel Macron a renoncé à le nommer face à cette perspective. Xavier Bertrand relativise, mais prévient que personne ne doit compter sur Marine Le Pen car selon lui, son intérêt général n’existe pas dans sa démarche politique.
En ce qui concerne le nouveau gouvernement, Xavier Bertrand se montre conciliant, saluant l’autorité et l’expérience de négociateur de Michel Barnier, qu’il est prêt à aider pour servir le pays. Il prévoit de faire des propositions et critique légèrement le budget présenté par le Premier ministre, soulignant que la hausse des impôts ne doit intervenir qu’en dernier recours. Il appelle également à renoncer à toute rétroactivité fiscale et à ne pas décaler la revalorisation des pensions de retraite.
Xavier Bertrand met en avant la situation budgétaire actuelle, soulignant que le Premier ministre ne peut être responsable en seulement trois semaines. Il évoque les choix opérés après la crise de la Covid-19, notamment le pacte énergétique d’un montant de 104 milliards d’euros. Selon lui, cet argent aurait dû être investi dans les services publics et la réduction de la dette. Il appelle chacun à souhaiter et à aider au succès du gouvernement plutôt que de critiquer constamment.
Dans l’ensemble, Xavier Bertrand se positionne comme une figure politique prête à contribuer positivement à la vie politique française, malgré les difficultés rencontrées. Son discours se veut constructif et pragmatique, appelant à l’unité pour le bien du pays.