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La scène culturelle russe est en pleine mutation avec l’essor de la musique sud-coréenne, des bandes dessinées japonaises et des jeux vidéo chinois qui ont envahi le pays au fil des années. Alors que les sanctions contre l’invasion de l’Ukraine ont restreint l’accès aux productions occidentales, les divertissements asiatiques gagnent en popularité auprès de la jeunesse russe. La K-pop, en particulier, a conquis les cœurs, transformant les centres commerciaux en véritables temples de la culture coréenne.
Le rapprochement culturel entre la Russie et l’Extrême-Orient n’est pas nouveau, compte tenu de la longue frontière partagée avec la Chine et de l’histoire mouvementée entre les deux pays. Cependant, la récente montée en puissance des divertissements asiatiques est sans précédent. Films, musique, bandes dessinées et autres formes de divertissement en provenance de Corée du Sud, du Japon et de Chine ont pris d’assaut la scène culturelle russe, reléguant les productions occidentales au second plan.
Moscou elle-même a récemment accueilli un festival de la culture asiatique, rappelant le style de la Japan Expo, qui a attiré une foule enthousiaste. Les amateurs de mangas, d’animes et de jeux vidéo chinois se sont rassemblés pour célébrer cette nouvelle vague culturelle. Plus de 1000 cosplayers ont envahi les lieux, arborant des costumes inspirés de leurs personnages préférés, tandis que les étals regorgeaient de gadgets, de figurines et de posters en lien avec la culture asiatique.
L’école de danse K-pop de Karina Marakshina, le GSS Studio, est le reflet de cette tendance grandissante. Fondée en 2016, l’école compte désormais des milliers d’élèves répartis dans plusieurs studios à travers le pays. Chaque année, un concert et une compétition de danse sont organisés pour mettre en lumière le talent des étudiants. Les tournées en Corée du Sud sont également proposées pour les plus passionnés. Selon Marakshina, la K-pop a conquis le cœur des adolescents russes et son influence ne cesse de croître.
La chorégraphe Polina Ivanovskaya, qui travaille pour GSS depuis plusieurs années, souligne l’aspect collectif de la danse K-pop. Les cours, de plus en plus populaires à travers la Russie, sont caractérisés par une dynamique de groupe et une solidarité unique. Les vidéos de cover dance, tournées dans des lieux publics sur des tubes de K-pop, attirent de plus en plus de jeunes, désireux de reproduire les chorégraphies élaborées par leurs idoles coréennes.
De nombreuses jeunes filles se lancent également dans l’aventure de la K-pop en tournant leurs propres vidéos de danse, imitant les gestes et les mouvements des artistes sud-coréens. Cette tendance permet de créer un lien fort entre les fans et les stars de la K-pop, offrant une immersion totale dans cet univers artistique. Pour ces jeunes passionnés, la danse K-pop est bien plus qu’une simple activité, c’est une véritable communauté où chacun trouve sa place.
La Russie, tiraillée entre les influences occidentales et asiatiques, semble pencher de plus en plus vers l’Est. La montée en puissance des divertissements sud-coréens, japonais et chinois témoigne d’un changement culturel profond dans ce pays vaste et diversifié. Alors que la musique, la danse et la mode venues d’Asie conquièrent les cœurs des jeunes russes, la scène artistique du pays se redéfinit sous l’influence de ces nouvelles tendances.
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