Les récentes révélations sur la prestation de Joe Biden lors du premier débat de la campagne présidentielle américaine ont semé un vent de panique au sein du camp démocrate, engendrant des doutes croissants quant à la capacité de leur candidat actuel à mener à bien sa candidature. Les commentaires de la presse américaine n’ont pas été tendres envers le président sortant, pointant du doigt des moments de désorientation et des bafouillements répétés qui remettent en question sa forme physique et mentale. Cette situation a alimenté un débat interne au sein des démocrates sur la nécessité de trouver une alternative à la candidature de Biden.
Les propos de David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama, laissent entendre que des discussions internes pourraient avoir lieu pour évaluer la pertinence de maintenir Joe Biden en tant que candidat. De même, l’éditorialiste du New York Times, Nicholas Kristof, a appelé ouvertement à ce que Biden réfléchisse à ses performances lors du débat et prenne éventuellement la décision de se retirer de la course. Malgré les tentatives de la vice-présidente Kamala Harris de calmer le jeu, il semble que le mal soit fait pour le camp démocrate, qui se retrouve face à un dilemme à quelques mois seulement des élections présidentielles.
La question d’un éventuel remplacement de Joe Biden suscite des interrogations quant aux possibilités offertes par les règles du parti démocrate. Avec une légitimité écrasante obtenue lors des primaires, sa place est clairement établie mais sa désignation officielle comme candidat se fera lors de la convention démocrate en août prochain. Toutefois, le scénario d’un remplacement de Biden requiert son consentement, ce qui ne semble pas à l’ordre du jour pour l’instant. La spécialiste de la politique américaine, Nicole Bacharan, souligne la complexité d’une telle manoeuvre dans le cadre des règles établies par le Comité national démocrate.
En cas de retrait volontaire de Joe Biden, des scénarios inédits pourraient se dessiner lors de la convention de Chicago, avec une mise en concurrence de plusieurs candidats potentiels. Des noms comme Kamala Harris ou des gouverneurs démocrates de poids pourraient être envisagés, mais la notoriété nationale et la rapidité de mise en place d’une nouvelle candidature demeurent des obstacles majeurs. La politique américaine se trouve ainsi à un tournant décisif, où l’avenir du camp démocrate repose sur des décisions cruciales à prendre dans un laps de temps restreint.