Le président de la Fédération allemande de football lors de la Coupe du monde 2006, Wolfgang Niersbach, a réussi à éviter une condamnation dans l’affaire de corruption liée à l’organisation de la compétition en Allemagne. Sa procédure pour fraude fiscale a finalement été abandonnée, avec en échange un versement de 25 000 euros à des associations caritatives, comme annoncé par le tribunal de Francfort.
Ce procès, qui a débuté en mars, mettait en cause trois anciens hauts responsables de la Fédération allemande de football (DFB) : les anciens présidents Theo Zwanziger (2004-2012) et Wolfgang Niersbach (2012-2015) ainsi que l’ancien secrétaire général Horst Schmidt. Les trois hommes étaient accusés de fraude fiscale au profit de la DFB.
Au total, plus de 13,7 millions d’euros d’impôts n’auraient pas été payés pour l’année 2006. Selon l’acte d’accusation, un comité en charge de l’organisation de la Coupe du monde 2006 aurait reçu environ 6,7 millions d’euros en 2005. Cette somme aurait dû servir à financer un gala pour la compétition, qui n’a finalement jamais eu lieu. Par conséquent, ce montant ne pouvait pas être déductible des impôts.
Le tribunal de Francfort a proposé un non-lieu à Wolfgang Niersbach en échange du versement de 25 000 euros à des associations caritatives. La juge Eva-Marie Distler a souligné que ce non-lieu n’était pas un acquittement, et que Niersbach était probablement le seul à ne pas avoir été explicitement impliqué dans les affaires fiscales.
Fin août, le procès principal a dû être suspendu en raison de problèmes de santé d’Horst Schmidt. Face aux délais qui ne pouvaient pas être respectés, Schmidt sera jugé à part. Avec le non-lieu pour Niersbach, Theo Zwanziger reste donc le seul accusé dans cette affaire de fraude fiscale liée à l’organisation du Mondial 2006.
Le procès de Francfort se concentre uniquement sur l’aspect fiscal de cette affaire, qui fait partie de soupçons plus vastes de corruption lors de l’attribution de la Coupe du monde 2006 à l’Allemagne. Une autre partie de l’affaire, concernant la justice suisse où siège la FIFA, n’a pas encore rendu son verdict.
En Suisse, le procès des trois responsables pour escroquerie – pour avoir dissimulé la vraie destination du transfert de 6,7 millions d’euros – a débuté en mars 2020. Cependant, il a été interrompu à plusieurs reprises en raison de la pandémie de Covid-19 avant que la prescription ne soit constatée en mai 2021 sans qu’une décision de fond ne soit rendue.