ANALYSE – L’avenir d’un projet de loi qui divise à la fois la Silicon Valley et la classe politique est désormais entre les mains du gouverneur de la Californie, Gavin Newsom.
Après l’Europe, la Californie souhaite également jouer un rôle de pionnier en matière de réglementation de l’intelligence artificielle (IA). Six mois après le vote de l’Artificial Intelligence Act à Bruxelles, un projet de loi visant à limiter les risques liés à cette technologie pourrait être adopté dans cet État de la côte Ouest. Après avoir été voté le mois dernier par les deux chambres, le texte attend maintenant l’approbation du gouverneur de Californie pour entrer en vigueur le 1er janvier 2026. Gavin Newsom a jusqu’à la fin de septembre pour le signer… ou y apposer son veto.
Depuis le lancement de ChatGPT il y a près de deux ans, l’engouement autour de l’IA générationnelle et la course entre géants de la technologie ont intensifié les réflexions sur la nécessité d’encadrer cette industrie. La plupart des dirigeants de la Silicon Valley ont d’ailleurs plaidé en faveur de la régulation, y compris Sam Altman, le PDG d’OpenAI, la société mère de ChatGPT, qui a témoigné l’an dernier devant le Congrès sur la nécessité d’une législation plus stricte.
Ce projet de loi californien vise à établir des lignes directrices claires pour l’utilisation de l’IA dans différents secteurs, allant de la santé à la sécurité en passant par l’éducation. Il prévoit également la création d’une agence de contrôle chargée de surveiller le développement et l’application des technologies d’IA sur le territoire de l’État. Cette agence serait en charge de délivrer des autorisations et de contrôler les entreprises qui utilisent l’IA, garantissant ainsi la protection des données personnelles et la transparence des algorithmes utilisés.
Les enjeux de ce projet de loi sont considérables, car l’État de Californie est l’un des principaux acteurs de l’industrie technologique aux États-Unis, avec des entreprises telles que Google, Apple, Facebook et Tesla basées dans la région de la baie de San Francisco. Une réglementation stricte de l’IA en Californie pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du marché mondial, incitant d’autres pays et régions à adopter des mesures similaires pour protéger les citoyens contre les dangers potentiels de cette technologie.
Si le projet de loi est adopté et mis en œuvre avec succès, la Californie deviendrait un exemple à suivre en matière de régulation de l’IA, ouvrant la voie à une nouvelle ère de responsabilité et d’éthique dans le développement des technologies intelligentes. Gavin Newsom a donc une décision cruciale à prendre dans les prochains jours, une décision qui pourrait façonner le paysage technologique mondial pour les années à venir. La balle est maintenant dans son camp.