Un programme pilote doit être lancé en 2025 pour évaluer la possibilité de dépister les fumeurs et les anciens fumeurs par scanner, en vue d’une éventuelle généralisation d’ici 5 à 10 ans. Mais pourquoi mettre autant de temps pour mettre en place cette initiative ?
Après le dépistage du cancer du sein, du cancer colorectal et du cancer du col de l’utérus, pourrait-on assister à l’émergence d’un dépistage organisé du cancer du poumon en France ? D’un point de vue scientifique, l’intérêt est indéniable : cela permettrait de réduire la mortalité de ce cancer particulièrement redoutable, souvent diagnostiqué à un stade avancé rendant la guérison illusoire. Depuis plus de dix ans, cette proposition est à l’étude pour l’ensemble des personnes à risque. Pourtant, elle tarde toujours à se concrétiser. Mais pourquoi ?
Un cancer souvent détecté trop tardivement
Le cancer du poumon est le troisième cancer le plus fréquent en France, avec près de 53 000 nouveaux cas par an, mais aussi le plus meurtrier de tous avec 30 400 décès. C’est un cancer au pronostic sombre : le taux de survie à 5 ans est seulement de 20 % malgré les avancées récentes. Ce chiffre pourrait considérablement augmenter si le cancer était diagnostiqué plus tôt. Les patients dont le cancer est détecté à un stade très localisé ont en effet beaucoup plus de chances de guérison.
Les bénéfices d’un dépistage précoce sont indéniables. En identifiant les lésions cancéreuses à un stade précoce, il est possible d’agir rapidement et d’augmenter significativement les chances de survie des patients. Cependant, le dépistage du cancer du poumon par scanner reste aujourd’hui réservé à certaines populations à risque, en raison notamment de son coût élevé et de la complexité logistique qu’il implique.
Pourquoi attendre 5 à 10 ans pour généraliser ce dépistage ? Certains points restent encore à préciser, comme les critères de sélection des personnes à risque, la fréquence des examens à réaliser ou encore la gestion des résultats anormaux. Il est donc nécessaire de mettre en place un programme pilote pour évaluer ces différents aspects et adapter le dépistage en fonction des résultats obtenus.
L’objectif est de pouvoir proposer à terme un dépistage organisé du cancer du poumon à l’ensemble de la population à risque, afin de réduire la mortalité liée à cette maladie. Espérons que ce programme pilote permettra de lever les dernières incertitudes et d’accélérer la mise en place de ce dépistage vital pour la santé publique.