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De part et d’autre de l’Atlantique (3/3) – Comme tous les quatre ans, la campagne présidentielle américaine intrigue par ses méthodes de communication, qui ont souvent une influence sur nos propres candidats à l’Élysée. Jeune, transgressif et iconoclaste, Emmanuel Macron s’inspire en 2017 du modèle gagnant de Barack Obama déployé neuf ans plus tôt.
C’était une première et unique fois. Il est de coutume que les présidents américains ne s’impliquent pas dans les campagnes électorales à l’étranger. Sauf dans de très rares exceptions, lorsqu’ils estiment que certains idéaux sont en danger. A quelques jours du second tour de l’élection présidentielle de 2017, qui oppose pour la première fois Emmanuel Macron et Marine Le Pen, Barack Obama décide d’apporter son soutien au candidat centriste. Celui qui avait remis les clés de la Maison Blanche à Donald Trump quelques mois auparavant se retrouve en ce jeune prétendant libéral et centriste. Assurant dans une vidéo que « le succès de la France importe au monde entier », l’ancien président des États-Unis dit face à la caméra « admirer la campagne » de l’ancien ministre de l’Économie, défenseur de « valeurs progressistes ».
Comme un passage de témoin, le successeur de George W. Bush termine sa brève intervention par un « En Marche ! », du nom du mouvement politique d’Emmanuel Macron, et « Vive la France ! »
Cette intervention inattendue a suscité de vives réactions en France. Certains y ont vu une ingérence étrangère inacceptable, tandis que d’autres ont salué le soutien d’une figure internationale aussi importante que Barack Obama. Quoi qu’il en soit, l’impact de cette déclaration a été indéniable. Elle a contribué à renforcer l’image d’Emmanuel Macron en tant que candidat progressiste et ouvert sur le monde.
Cette stratégie de communication n’était pas sans rappeler celle de Barack Obama lors de sa campagne victorieuse en 2008. Le candidat démocrate avait lui aussi su séduire un large public en misant sur l’optimisme, la modernité et le changement. Des valeurs que l’on retrouvait également dans la campagne d’Emmanuel Macron, avec son slogan « En Marche! » et son discours résolument tourné vers l’avenir.
Mais au-delà des similitudes, il est important de souligner les différences entre les deux contextes politiques. Si Barack Obama avait été élu dans un contexte marqué par la crise financière de 2008 et la fin désastreuse de la présidence de George W. Bush, Emmanuel Macron se présentait lui en 2017 dans un contexte de montée des populismes en Europe et de méfiance croissante envers les élites politiques.
Malgré ces différences, le parallèle entre les deux candidats était évident. Tous deux incarnaient un renouveau politique, une rupture avec l’ancien système. Leur capacité à rassembler au-delà des clivages traditionnels avait séduit de nombreux électeurs, en quête de changement et de modernité.
À travers le soutien de Barack Obama, Emmanuel Macron avait su capitaliser sur cette image de jeune leader dynamique et ouvert au dialogue. Cela lui avait permis de marquer les esprits et de se démarquer de ses concurrents, notamment Marine Le Pen, dont le discours nationaliste et anti-establishment inquiétait une partie de l’électorat français.
En fin de compte, la décision de Barack Obama d’apporter son soutien à Emmanuel Macron avait été un coup de communication politique habile. Elle avait permis de redorer l’image du candidat centriste et de renforcer son positionnement sur la scène internationale. Une stratégie payante qui rappelait que la politique est pleine de surprises et de rebondissements, de part et d’autre de l’Atlantique.
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