Le Maroc a marqué ce mercredi 6 novembre le 49e anniversaire de la Marche verte, un événement emblématique de l’histoire nationale, par un discours très attendu du roi Mohammed VI. Ce discours a été l’occasion de faire le point sur la situation actuelle au Sahara, en particulier sur l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc en 2007, qui bénéficie de soutiens significatifs de pays influents tels que les États-Unis, la France et l’Espagne.
Dans son discours, le roi Mohammed VI a salué le soutien international croissant pour cette initiative, tout en déplorant le fait que certains acteurs persistent à ignorer cette évolution. Il a déclaré que « malheureusement, une autre configuration se dresse, déconnectée de la réalité, s’alimentant de mythes du passé et s’accrochant désespérément à des thèses périmées ». Ces propos visent notamment des acteurs qui continuent de revendiquer le droit à un référendum au Sahara, malgré le rejet de cette option par les Nations Unies.
Le roi a particulièrement interpellé l’Algérie sur la question des séquestrés dans les camps de Tindouf, où, selon lui, des populations sont retenues dans des conditions précaires. Il a critiqué les appels à un référendum, rappelant que cette option avait été abandonnée en 2000 par l’ONU, à la suite de la dissolution de la commission chargée d’identifier les Sahraouis concernés par le processus de consultation. L’Algérie, pour sa part, avait proposé un plan de partition lors de négociations en 2001.
Dans une autre partie de son discours, le roi a dénoncé ceux qui exploitent la question du Sahara à des fins politiques, tout en faisant allusion à des problèmes intérieurs. « Certains utilisent le dossier du Sahara comme un écran de fumée pour dissimuler leurs problèmes domestiques », a-t-il affirmé, soulignant ainsi que le Maroc ne se laisserait pas détourner de son objectif d’intégrité territoriale. Il a également exprimé que le Maroc serait toujours en faveur d’une coopération régionale visant à favoriser l’accès des États du Sahel à l’océan Atlantique, rappelant l’initiative du royaume dans ce domaine.
Le discours a pris une tournure plus ferme lorsque le roi a évoqué les fluctuations politiques entourant la question du Sahara. Sa Majesté a averti que les engagements juridiques du Maroc ne seraient jamais pris au détriment de sa souveraineté nationale. Cette déclaration arrive juste un mois après une décision de la Cour de Justice de l’Union européenne qui a exclu le Sahara des accords de pêche et agricoles entre le Maroc et l’UE.
Mohammed VI a également appelé l’ONU à prendre des responsabilités dans ce dossier, mettant en lumière ce qu’il considère comme une distinction essentielle entre deux visions opposées : celle du Maroc, qui est réaliste et légitime, et celle de ceux qui restent figés dans une approche archaïque et déconnectée de la réalité. Il a insisté sur le fait que le temps est venu pour les Nations Unies de reconnaître cette différence et de contribuer à un processus de résolution plus efficace et plus conforme aux réalités d’aujourd’hui.
En conclusion, ce 49e anniversaire de la Marche verte a non seulement été un moment de célébration, mais aussi de réflexion et de prise de position claire pour le souverain marocain. Le roi a tenté de tracer une voie vers une résolution du conflit, tout en affirmant fermement l’identité nationale et les droits du Maroc sur son territoire. La communauté internationale est ainsi interpellée pour agir avec discernement et responsabilité face aux enjeux complexes de cette région du monde.